Les rues de Guelma sont en chantier depuis plusieurs mois. Une vaste opération de réaménagement des trottoirs de la ville est à pied d'œuvre. Plusieurs malfaçons sont indexées par les riverains à la fin des travaux, au niveau de chaque pâté de maisons. Les couches successives de trottoir ont fait disparaître les seuils des maisons, les descentes de tuyaux des eaux pluviales ont été supprimées à leur base, et comble de l'ironie, les bordures de trottoir en pierre de taille centenaire ont été remplacées par de vulgaires pavés en béton. La bêtise humaine a encore frappé à Guelma au niveau du boulevard Souidani Boudjemaâ, ainsi qu'à la rue Emir Abdelkader, et aujourd'hui à la Rue Patrice Lumumba, tous situés en son centre. Les bordures de trottoirs en pierre de taille en parfait état, et datant de la naissance de Guelma, en tant que ville moderne, soit de plus de 100 ans, sont arrachées pour être remplacées par de vulgaires pavés en béton. Les descentes de tuyaux des eaux pluviales des maisons ont été « inconsciemment » obturées à leur base, et les pas des portes, par endroits, surmontés par le trottoir. Les riverains commentent ainsi le fait : « changer le carrelage de nos ville, c'est entré dans les mœurs des Algériens, et cela passe, aujourd'hui, inaperçu. Mais commettre des bourdes, comme accumuler des couches successives de trottoir jusqu'à égaler les niveau des seuils de nos portes, sans parler de ce qui adviendra des eaux pluviales issues des descentes, sont des fautes techniques impardonnables. Procéder encore à un saccage du patrimoine de la ville de Guelma en arrachant impunément nos bordures, Là c'est grave ! ». En effet, les carreleurs que nous avons questionnés sur les différents chantiers, sont unanimes, ils ne font que le travail qui leur est demandé, et d'ailleurs ils ne sont pas là pour réfléchir aux problèmes techniques, ils ne font qu' « exécuter un cahier des charges », nous dira l'un deux. Impuissants, les gens regardent faire sans broncher, mais le mécontentement est général. Que va-t-on faire de ces blocs de pierre de taille ? Pourquoi les enlève-t-on de nos rues ? Autant de questions qui restent, à ce jour, sans réponse. Les spéculations vont bon train dans les rues de Guelma, certains disent qu'ils seront revendus ou donnés à un tiers pour usage de construction, d'autres par contre, prétendent qu'ils sont destinés à être recyclés… en gravier, quel gâchis ! Dans tous les cas de figure, l'absence des présidents de quartiers, des élus locaux en pareilles circonstances, dénote leur implication passive dans la vie de la cité, qui se confirme à chaque occasion.
