Alors que les séquelles des affres endurées durant les années du terrorisme sont encore vivaces, la population d'Aït Allaoua, dans la commune d'Iboudrarène (Tizi Ouzou), s'enfonce peu à peu dans le giron du sous-développement, à l'instar de tous les villages se trouvant dans les zones montagneuses de la Kabylie profonde. Las d'attendre l'aboutissement des divers projets tant promis dans le cadre des différents programmes de développement, le comité de village d'Aït Allaoua a fini par sortir de sa réserve pour dénoncer une situation de stagnation dans le processus de prise en charge des préoccupations courantes de la population locale. De prime abord, les représentants de la population locale de ce village culminant à plus de 1 000 mètres d'altitude, sur les hauteurs du Djurdjura contestent vivement les retards énormes enregistrés dans la réfection de l'unique route qui désenclave ce village. Selon les membres dudit comité de village qui se sont rendus à notre rédaction régionale, les travaux de réaménagement de ce tronçon routier traînent depuis plusieurs mois sans que les motifs n'en soient connus. En revanche, ils regrettent que la période estivale, propice pour les travaux de bitumage, est arrivée à son terme sans que la route ne soit refaite. Il importe de préciser en tout cas que le calvaire des habitants d'Aït Allaoua, au sujet de la route en question, perdure depuis plusieurs mois. Au début de l'année en cours déjà, la DTP (direction des travaux publics de wilaya) a été mise à l'index quant aux retards qu'elle a enregistré pour débloquer l'enveloppe budgétaire nécessaire pour la réalisation de ces travaux. Comme première conséquence du manque de rigueur dans la prise en charge des préoccupations des villageois, Aït Allaoua continue à subir le fléau de l'exode en se vidant davantage de sa population. Pour rappel, en 2001, les pouvoirs publics ont proposé des aides de 460 000 DA aux familles ayant quitté leurs habitations durant les années du terrorisme afin de les inciter à retourner dans leur village. Mais cela n'a pas drainé l'effet escompté eu égard au manque flagrant en matière de moyens socioéconomiques.
