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Quelle stratégie pour les Etats-Unis dans les défis en cours ? (2e partie)
Le Pétrole, le dollar, le yuan, des paradigmes
Publié dans El Watan le 03 - 12 - 2007

3. L'enjeu du pétrole dans la configuration macroéconomique
Aujourd'hui, le pétrole n'arrête pas d'augmenter. Pourquoi ? On invoque les stocks américains qui diminuent ! Ou une demande mondiale très soutenue ! Des raffineries qui peinent à suivre ! Un environnement géopolitique instable qui menace le Proche et Moyen-Orient ! La Turquie qui cherche un droit de poursuite contre le PKK à l'intérieur-même du territoire irakien ! La menace de guerre en Iran ! Grèves ou incendies dans des puits offshore ! Etc. Toutes ces raisons tiennent-elles la route pour justifier de telles hausses ? Pourtant, nombre d'analyses économiques ont démontré que ce sont encore les déficits courants américains qui en sont les véritables causes. Les déficits courants américains ne sont pas couverts totalement et ne le sont ces dernières années qu'à hauteur de 80%. Selon des données occidentales, il faut au moins 1,8 milliard de dollars quotidiennement pour couvrir les besoins financiers des Etats-Unis. On peut penser que les Etats-Unis monétisent une partie des déficits (non couverts par les capitaux étrangers), c'est-à-dire en usant de la planche à billets, ce qui se traduit inévitablement par une dépréciation du dollar sur les marchés monétaires.Cependant, pour pondérer cette dépréciation, il existe un mécanisme qui influe favorablement sur la monnaie américaine. C'est la relation pétrole-dollar. On explique habituellement le lien positif entre le prix du pétrole et le dollar par le comportement d'épargne des pays exportateurs de pétrole. Une hausse du prix du pétrole élève les recettes d'exportations de ces pays, lesquelles ne sont pas entièrement dépensées. L'épargne ainsi constituée est placée sur les marchés internationaux de capitaux. Or, les pays exportateurs de pétrole ont une préférence marquée pour les placements en dollars. Ainsi, la hausse du prix du pétrole conduit à une augmentation de la demande mondiale pour les actifs libellés en dollars, laquelle dépasse la dégradation du solde extérieur des Etats-Unis liée au renchérissement de la facture pétrolière : le dollar s'apprécie. Mais aujourd'hui, pourquoi cette logique ne joue-t-elle plus ? Deux explications s'imposent : La première, c'est ce qui a été dit précédemment, plusieurs pays pour différentes raisons ont opté de vendre soit dans leur monnaie nationale, soit en euro ou simplement par l'échange de marchandises et services contre le pétrole (le troc). Conséquence : la diminution de la mobilisation des dollars sur les marchés monétaires par les pays consommateurs de pétrole pour le règlement des factures pétrolières, ce qui se traduit par une réduction des placements en dollars. La deuxième, c'est l'apparition de la Chine dans les marchés monétaires. Du côté des marchés monétaires, la Chine est devenue premier détenteur mondial de réserves officielles de change, détrônant le Japon en mars 2006. Opérant un régime de change du yuan pratiquement fixe par rapport au dollar, la Chine a tout intérêt à s'opposer à l'appréciation du dollar. En effet, une diversification de ses réserves de change qui jouerait dans la dépréciation du dollar, lui assurerait une compétitivité commerciale. Le processus est simple : « Plus le cours du baril est élevé, plus les billets verts sont demandés sur les marchés monétaires pour le paiement des importations pétrolières. La diminution de la monnaie américaine sur les marchés entraîne de facto son appréciation. La Chine comme d'autres pays asiatiques qui ont intérêt à s'opposer à l'appréciation du dollar pour le même motif, peuvent convertir sur les marchés une part de leurs réserves en euros, cette injection de dollars sur les marchés monétaires compenserait ainsi une partie de cette diminution. » Ce mouvement peut faire tache d'huile et entraîner d'autres pays à se dégager du dollar. La Banque centrale de Suède (Riksbank) a annoncé en avril 2006 avoir procédé à une diversification de ses réserves, au bénéfice de l'euro et au détriment du billet vert. La part de l'euro dans ses coffres passe à 50% contre 37% précédemment et celle du dollar recule à 20% contre 37%. On comprend ainsi pourquoi ce mécanisme ne joue pas, néanmoins la hausse du cours du baril tempère quand même la dépréciation du dollar. De plus, le transfert du pouvoir d'achat aux pays producteurs booste l'économie mondiale. Evidemment, ce mécanisme requiert l'adhésion des pays producteurs de pétrole à investir les excédents des balances des paiements en titres américains, surtout publics (bons de Trésor), car sans celle-ci, le mécanisme ne marcherait pas et les Américains n'auraient alors aucun intérêt d'un pétrole cher. S'il existe un équilibre aujourd'hui encore soutenable par une dette extérieure américaine nette déjà négative et croissante, il reste que la constance des déficits courants américains amènerait tôt ou tard une insoutenabilité, donc une situation grave pour l'ensemble de l'économie mondiale et en particulier pour le tandem Etats-Unis-monde arabe. Il faut se rappeler ce qui s'est passé en 1985 avec le contrechoc pétrolier qui a suivi : de 40 dollars en 1980, le pétrole est tombé à moins de 10 dollars le baril en 1986. A cette époque, le monde arabe était gravement et doublement pénalisé, à savoir : la baisse vertigineuse du cours du baril conjuguée à un taux de change du dollar divisé par deux. On doit se rappeler aussi de la réunion des grands argentiers du monde en septembre 1985, à l'Hôtel du Plaza à New York, qui avait pour objet l'atterrissage en douceur du dollar. Le dollar valant 4 FF en janvier 1980, est passé à plus de 10 FF en mars 1985, soit avec la nouvelle monnaie européenne, 1 euro pour 0,5 dollar. En 1986, il passait à 6,6 FF et en 1987 à 6 FF, soit près de 1 euro pour 1 dollar. Ce change était valable pour toutes les autres monnaies européennes. Quel a été le contenu des « accords du Plaza », sinon d'amener le dollar à baisser sans remous. Le dollar étant en hausse, il fallait au contraire plus de billets verts sur les marchés monétaires pour dégonfler la monnaie américaine. En d'autres termes, l'économie américaine n'avait pas besoin de recycler des pétrodollars, donc d'excédents pétroliers. De plus, les déficits courants à l'époque ne mettaient pas en danger la monnaie US, ils étaient largement financés par les fonds d'Europe, du Japon, du monde arabe et par un endettement massif du reste du monde. L'économie mondiale était en berne à cette époque. En 1985, la Communauté économique européenne (CEE) enregistra son plus haut taux de chômage. C'est pourquoi la politique économique américaine opéra un tournant à 180°, une reprise économique est devenue une nécessité pour sortir de la crise. Un pétrole à bas prix était non seulement requis, mais imposé par la conjoncture, ce qui explique la chute des cours pétroliers en 1986 et le deal conclu entre les puissances du G5 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Angleterre, France) réunies au Plaza. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, les donnes ont changé du tout au tout avec les déficits courants américains.
4. La Chine fait pièce à la stratégie US dans la course aux gisements
La Chine est une puissance émergente depuis qu'elle a retrouvé une stabilité interne et qu'elle s'est orientée dès les années 1980, vers une politique de révision du maoïsme et d'ouverture sur l'étranger, dictée par un contexte mondial dominé par un ultralibéralisme pur et dur. Cette doctrine économique caractérisée par un « laisser-faire total », apanage des Etats-Unis, tend à devenir une règle dans les échanges internationaux. Les réformes économiques radicales qui ont prévalu eurent un succès indéniable : la croissance du PIB s'étage de 9 à 10% par an, parfois plus, sur une vingtaine d'années et qui ne se dément pas en 2007. Le succès économique chinois resterait inexpliqué si cette économie d'ouverture n'était pas soutenue par le potentiel d'une main- d'œuvre pléthorique, rapidement qualifiée et à très bas prix. C'est un peu le miracle japonais des années 1960 et 1970 qui se transpose dans l'Empire du Milieu. Grâce à l'essor économique et aux plus-values de ses entreprises, la Chine attire chaque année des investissements étrangers (IDE) considérables. Avec ses excédents commerciaux, les réserves monétaires chinoises atteignent plus de 1000 milliards de dollars au troisième trimestre 2006. Des réserves en dollars et en bons de Trésor américains avec une prospective de 1500 milliards pour les jeux olympiques en 2008. La monnaie chinoise est ancrée à un panier de monnaies dont le dollar constitue l'essentiel. La Chine, déjà quatrième puissance économique mondiale devant la France et la Grande-Bretagne, s'achemine vers la troisième place devant l'Allemagne. En contraste, la prospérité occidentale s'essouffle, le taux de croissance de l'Europe s'est peu à peu affaibli, les Etats-Unis dont le taux de croissance est à peine meilleur, fluctuant entre 3 et 4% depuis au moins deux décennies, vivent au-dessus de leurs moyens en finançant leur dépense nationale par un déficit budgétaire croissant, pas moins que celui des paiements extérieurs et notamment de la balance commerciale. Un point noir cependant au tableau florissant de la Chine, c'est la pénurie angoissante d'énergie tout comme les Etats-Unis. La Chine est deuxième consommateur mondial après les Etats-Unis. Elle endure en particulier un manque d'hydrocarbures, auquel elle ne peut suppléer qu'à long terme par des énergies renouvelables et par une production électrique d'origine nucléaire. La Chine est le deuxième producteur de charbon au monde, après les Etats-Unis, mais cette ressource ne couvre que 50% des besoins. C'est pourquoi ses importations en hydrocarbures sont en augmentation constante. En 2006, elles représentent 45% de la consommation annuelle. Ses importations sont diversifiées, elles proviennent surtout du Golfe arabo-persique (Arabie Saoudite et Iran), d'Asie centrale (anciennement soviétique), d'Indonésie, de Russie et d'Afrique. En 2006, la Chine est devenue le deuxième importateur du pétrole africain, derrière les Etats-Unis. La pénétration chinoise au Golfe persique devient de plus en plus précise. L'Iran, sur qui les Etats-Unis font planer une menace de guerre (la crise du dossier nucléaire), est devenu un partenaire pétrolier privilégié de la Chine. En échange du pétrole, la Chine exporte des biens et technologies, en particulier de l'armement (missiles, technologies, etc.) pour l'Iran. Les sociétés pétrolières, toutes nationales, mais se comportant en entreprises privées, entrent en concurrence directe avec les « majors » américaines. Elles interviennent même dans le précarré américain, en négociant avec l'Arabie Saoudite la création de stocks de pétrole saoudien en Chine. Mais c'est en Afrique que sa présence se fait ressentir avec plus d'acuité et de succès. Les importations croissent à partir de l'Afrique à raison de 25% en 2006, contre 15% en 1986. Une pénétration en force en Angola et plus encore au Nigeria. Les Chinois font preuve d'une extrême prudence et procèdent à l'acquisition des hydrocarbures par des moyens commerciaux et financiers, en cherchant à éviter toute confrontation avec les Etats-Unis et les Européens. La stratégie chinoise consiste à s'adresser aux ressources en hydrocarbures d'un pays, en investissant dans les secteurs de l'énergie et des infrastructures avec des contrats à long terme. En usage courant, cette stratégie se traduit par une activité soutenue de sociétés nationales de génie civil. Les entreprises chinoises font venir leur propre main-d'œuvre, suffisamment qualifiée, mais d'un coût dérisoire par rapport à celle des Occidentaux. La compensation est fréquemment réalisée par des achats de pétrole. Les sociétés occidentales de génie civil, quelles que soient leurs nationalités, ne peuvent soutenir la concurrence et sont éliminées. De plus, les Chinois acceptent même d'allouer des prêts sans intérêts, voire des remboursements par des exportations futures de pétrole. (A suivre)
L'auteur est : Chercheur


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