La mise en œuvre de la nouvelle carte sanitaire, à compter de janvier 2008, en application du décret n° 07-140 du 19 mai 2007, a vu le désormais ex-secteur sanitaire d'Akbou réorganisé en un établissement public hospitalier (EPH) et deux établissements publics de santé de proximité (EPSP). L'hôpital civil d'Akbou sera donc classé EPH et toutes les structures extrahospitalières seront regroupées sous l'égide des deux EPSP de Seddouk et de Tazmalt. Ces deux types d'entités nouvellement créées seront autonomes de par leur gestion financière et administrative. « L'objectif de ces réformes consiste à regagner la confiance perdue des citoyens en les structures extrahospitalières en changeant leur vocation, afin d'assurer une meilleure prise en charge des patients », affirmera M. Abbassène, directeur de l'hôpital de la ville. Les six polycliniques et les 48 salles de soins relevant des deux EPSP verront ainsi leurs moyens humains et matériels renforcés en vue d'être à la hauteur des tâches qui leur sont imparties. Leurs missions consistent, entre autres, en la médecine générale, l'obstétrique, les soins dentaires et infirmiers au moment où, apprend-on, l'hôpital s'occupera du volet curatif et de l'exploration radiologique et laborantine. L'autre nouveauté consiste en la mise en place d'un nouveau Semep à Seddouk pour partager avec celui de Tazmalt la couverture épidémiologique de ce vaste territoire de 1084 km2, représentant plus du tiers de la superficie de la wilaya de Béjaïa et peuplé de 275 326 âmes réparties sur quinze communes. « En attendant qu'il soit opérationnel, celui de l'EPSP de Tazmalt se chargera de couvrir toutes les activités préventives », nous fera remarquer le premier responsable de l'EPH d'Akbou. Le citoyen qui a, jusque-là, tendance à se diriger directement vers l'hôpital, devra donc apprendre à se rendre à la structure sanitaire la plus proche, les polycliniques d'Ouzellaguen, de Tazmalt et de Seddouk étant pourvues de pavillons d'urgence ouverts H24, pour se soigner, car l'accès à l'établissement hospitalier sera tributaire de la décision de son médecin traitant. La mise en œuvre de la nouvelle carte sanitaire impliquant la gestion administrative d'espaces restreints pourrait-elle régler le marasme qui régnait jusque-là au sein de l'ex-secteur sanitaire et limiter les scandales liés à des malversations et détournements qui n'ont pas manqué de l'éclabousser ? Dr Aïssat, directeur de l'EPSP de Tazmalt, estime par ailleurs avec un soupçon d'optimisme, que « l'un de nos objectifs est d'aboutir au concept de médecin de famille, cher au ministre de la Santé et de la Population ». En attendant, ce nouveau découpage aura induit un mouvement massif du personnel soignant qui, malgré tout, attend du renfort en matière de recrutement en vue de traduire sur le terrain ces réformes hospitalières censées éliminer, autant que faire se peut, les carences souvent décriées par le commun des patients qui ne peut se permettre de se soigner dans les cliniques privées.
