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Exposition. Le Sahara
Le désert à Kouba
Publié dans El Watan le 13 - 03 - 2008

Plusieurs villes du Sud se partagent le titre de « Porte du désert », brandi comme une fierté et un argument attractif. Rien de plus naturel pour un espace de près de deux millions de kilomètres carrés qui ne pourrait se contenter d'une seule issue.
Mais pour une fois, c'est le palais de la Culture Moufdi Zakaria qui prétendra à cette distinction en ouvrant à partir d'aujourd'hui l'exposition Sahara*. La manifestation est organisée par le ministère de la Culture et deux de ses organismes rattachés, l'OPNA (Office national du parc de l'ahaggar) et le CNERPAH (Centre national de recherches en préhistoire, anthropologie et histoire) ainsi que le département de géologie de l'Université de Bab Ezzouar. L'exposition se veut globale, en ce sens qu'elle aborde la totalité du Sahara algérien, et transversale, puisqu'elle fait appel à plusieurs disciplines. Le commissaire de l'exposition, Farid Ighil Ahriz, qui dirige l'OPNA en précise la genèse : « A l'origine, il y a eu plusieurs propositions relatives à des expositions sur ce thème. Au lieu d'éparpiller les moyens et l'attention, le ministère de la Culture a préféré regrouper les efforts en un seul projet. Nous avons intitulé simplement l'exposition : Sahara. Des expressions comme Les trésors du Sahara et autres ont été galvaudées. Les visiteurs auront ainsi la latitude de découvrir et de qualifier eux-mêmes ce qu'ils ont vu ». L'exposition s'articule en volets complémentaires, agencés de manière didactique. Notre interlocuteur précise : « Nous avons voulu sortir des stéréotypes. Le cliché dune-palmier-dromadaire a été mis de côté. Rester dans cette image revient à véhiculer une image non seulement incomplète mais dégradante du Sahara ». Ainsi, le premier volet porte sur la géologie du Sahara, considérée comme exceptionnelle par ses formes diverses, parmi les plus anciennes de la planète. L'exposition met ainsi en relief, pourrait-on dire, le lien entre la formation de cette contrée et celle de la Terre depuis plus de trois milliards d'années. Un panneau générique en explique les évènements principaux avec pièces à l'appui : échantillons de roches, fossiles et minéraux. Un écran présente des images animées des lieux significatifs de cette géologie et différents phénomènes comme celui de l'érosion, dessinatrice des paysages. On découvre ensuite les gueltats, sources d'eau sans lesquelles la biocénose saharienne n'aurait pu se développer. Le Sahara apparaît comme un répertoire d'espèces végétales endémiques et, pour plusieurs d'entre elles, reliques. Là-dessus a proliféré une faune de poissons, de batraciens, de reptiles, de mammifères et d'oiseaux aux prodigieux systèmes d'adaptation au milieu. Un panoramique ainsi qu'un écran permettent de découvrir ce monde, depuis les dinosaures jusqu'aux espèces actuelles. Place à l'homme ensuite par lequel passe la contribution du Sahara à l'aventure multimillénaire de l'Afrique, berceau de l'humanité. La préhistoire est matérialisée par des objets, outils et accessoires divers dévolus à la chasse, à l'artisanat ou à l'alimentation. C'est dans ce volet que prennent place les premières formes artistiques, illustrées notamment par la reconstitution à l'échelle réelle d'un abri rocheux décoré d'une fresque. La protohistoire est pour sa part incarnée par des maquettes, à même le sol de l'exposition, de monuments funéraires typiques de cette période. On se rend à la rencontre de la légendaire Tin Hinan et de son mausolée d'Abalessa, également en maquette. La reine est envisagée ici autant comme témoignage d'histoire que mythe fondateur d'une population. La culture targuie apparaît à travers plusieurs objets qui expriment les valeurs éthiques locales et donnent un aperçu des techniques et matériaux utilisés. Une z'riba, hutte typique de l'occupation semi-sédentaire au Sahara a été montée à mi-parcours de l'exposition. Grandeur nature, elle sert de salle de projection pour découvrir divers aspects de la société et de la culture. On y aboutit en traversant un couloir décoré comme une venelle de ksar et abritant notamment des manuscrits anciens pour déboucher ensuite sur le monde des oasis. Vannerie, travail du cuir ou des métaux et utilisation forcément judicieuse du bois donnent à apprécier la richesse d'un artisanat que les organisateurs s'efforcent de montrer non pas comme une boutique de souvenirs pour touristes mais comme l'illustration vivante d'une adaptation au dur milieu et d'une ingéniosité remarquable. La présentation de l'oasis est centrée sur la question vitale de l'eau représentée particulièrement par la maquette d'une quesria, système de distribution équitable des ressources hydriques. Enfin, l'exposition aborde le développement économique du Sahara et ses richesses naturelles, point sans doute le plus délicat à traiter sans sombrer dans un discours convenu. Car s'il est certain que cette région d'Algérie est la pourvoyeuse essentielle de ses ressources, son développement qui peut se mesurer par des progrès réels, demeure en deçà des besoins sociaux. On ne saurait pourtant reprocher à l'équipe de scientifiques qui a conçu l'exposition de ne pas s'aventurer sur un terrain où la politique peut vite surgir. Il reste que l'exposition Sahara dans ses parties historiques, anthropologiques et culturelles apparaît comme un bon moyen de découvrir un monde qu'hélas la plupart des jeunes Algériens ne peuvent découvrir par eux-mêmes. Points positifs à inscrire au crédit des organisateurs : leur souci pédagogique et un effort méritoire de mise en forme. « Nous visons le grand public, affirme Farid Ighil-Ahriz, les choses sont dites de façon simple et des enfants peuvent comprendre ce qui est exposé, avec l'aide d'adultes pour certains points ardus. » L'équipe artistique où figure le peintre Guès, si amoureux du Sahara qu'il a décidé d'y vivre, a fourni un travail honorable avec les moyens disponibles. En créant un décor de ksar, ils ont donné un sens à la visite pour concrétiser la logique de l'exposition. Le recours aux écrans, la présence d'objets authentiques qui viennent corroborer les textes et images des panneaux, les musiques sahariennes diffusées contribuent autant à la création d'une atmosphère qu'à la facilitation de la communication. Pour ces vacances de printemps, les parents auront-ils le temps et l'idée d'y emmener leurs enfants ? A la rentrée, l'éducation Nationale consentira-t-elle à aider les écoles pour des visites organisées ? Rien n'est moins sûr. Mais il n'est pas interdit de rêver, surtout au Sahara. Ni de penser que cette exposition est une étape possible vers une méga exposition aux moyens immenses qui pourrait faire le tour de l'Algérie puis se rendre dans le monde car nous avons autant besoin de nous découvrir que de nous faire découvrir.
*« Sahara ». Palais de la culture Moufdi Zakaria. Ouverture jeudi 13 mars 2008. Jusqu'à fin mars. Entrée libre.


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