Les décharges publiques ne sont les bienvenues nulle part, vu les nuisances qu'elles génèrent pour les populations des environs ainsi que pour la faune et la flore. Le dépotoir d'Ath Bouyoucef a fait l'objet de maintes discussions au sein de l'APC qui avait envisagé de le délocaliser et l'éloigner des « yeux ». Cependant, malgré les multiples démarches entamées depuis plus d'une année, rien n'indique que le calvaire des riverains serait terminé de sitôt. Longeant la RN15, sur une centaine de mètres, juste à l'entrée de la commune, la décharge communale se trouve, paradoxalement, à la limite du Parc national du Djurdjura qui, le vent aidant, recueille sa part de sachets et de détritus. Les odeurs nauséabondes qui s'en dégagent, hiver comme été, exacerbent les habitants des quelques maisons voisines et du lycée technique. Les enseignants et les élèves de cet établissement scolaire, construit à près de 100 m plus haut, vivent le calvaire au quotidien. Administrativement, le dépotoir dépend de la commune d'Ath Bouyoucef, alors que le lycée fait partie de celle d'Iferhounène. Cependant, les désagréments ne s'arrêtent pas aux limites administratives et atteignent surtout l'établissement scolaire précité et les habitations d'alentour. Les odeurs et les fumées dégagées par le feu qui s'y déclare périodiquement « inondent les classes même si on prend la précaution de garder les fenêtres toujours fermées », dit un enseignant qui regrette, par ailleurs, que le paysage soit défiguré à ce point par des milliers de sachets en plastique. En effet, vus de loin, les maquis environnants donnent un aperçu de ce paysage « lunaire » avec ses carcasses d'arbustes brûlés qui retiennent une multitude de sacs de toutes couleurs. Le mur de parpaings érigé par l'ancienne APC ne fait finalement que cacher, aux yeux des passants, les amas d'immondices qui s'y amoncellent et pourrissent. En d'autres circonstances, l'endroit, à plus de 1000 m d'altitude et faisant face à la montagne toute proche, serait qualifié de féerique, si le touriste de passage pouvait y trouver un coin propre pour se reposer et admirer la beauté du Djurdjura. Il serait dommage que cette décharge, telle une verrue au milieu du visage, squatte l'une des meilleures tribunes permettant de s'émerveiller devant cette montagne, impressionnante de beauté. Il est du devoir de tous ceux qui évoquent cette montagne avec fierté d'en préserver le charme ainsi que ce qu'elle recèle de plus précieux : sa faune et sa flore.
