La famille Kadri se souviendra longtemps des moments de terreur que lui ont fait subir, dans la nuit de lundi dernier, des malfaiteurs armés jusqu'aux dent, surgis tels des fauves de l'obscurité pour fondre sur la modeste demeure et rudoyer violemment ses occupants, avant de les délester de leurs biens. Les membres du foyer étaient installés sous leur tente nomade, au lieu dit Seïgaâ, à 35 km au nord de la commune de Rogassa. Le père M., un septuagénaire, son épouse Z. âgée de 54 ans et leurs deux enfants T. 31 ans et A. de trois ans sa cadette, seront surpris dans leur sommeil, au environ de minuit, et réveillés en sursaut par l'intrusion tonitruante des quatre comparses encagoulés, munis d'épées, de coutelas et de barre de fer. Les assaillants, visiblement très au fait de la disposition des lieux et de la place de chacune de leurs proies, s'en prendront d'abord au plus vigoureux, en neutralisant le jeune homme et sa sœur qui tenteront, en vain, d'opposer une résistance désespérée aux velléités criminelles des agresseurs, pour protéger leurs parents âgés. Ils ne tiendront pas longtemps devant la fureur de leurs bourreaux qui laisseront leurs victimes pour mortes. Les brigands forcent la serrure de la malle qui fait office de meuble, dans un recoin de l'abri de fortune, pour s'emparer des 1 700 000 DA qu'elle contenait, fruit d'une transaction d'éleveur, avant de disparaître dans la nature. Transportées à l'aube vers l'hôpital d'El-Bayadh, les deux hommes blessés s'en sortiront après leur mise en observation pendant toute la journée suivante, tandis que la mère et sa fille seront gardées en salle de réanimation devant la gravité de leurs cas. Identifiés, pour trois d'entre eux, grâce à la reconnaissance de leurs voix par leurs suppliciés, les bandits, à l'exception d'un repris de justice récidiviste porté sur de semblables raids de prédation, qui reste en fuite, ont été localisés et appréhendés. Leur présentation interviendra à l'issue de l'enquête diligentée par les services qui se sont saisis de cette affaire.
