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Maâmar Boudersa, chercheur et universitaire algérien : « L'Algérie est soumise à un pouvoir royal »
Publié dans El Watan le 05 - 07 - 2008

La première séance des travaux du conseil national du FFS a été dédiée au débat sur la situation politique du pays. Le professeur Maâmar Boudersa a été convié dans ce cadre à donner une conférence sur l'alternative démocratique au pouvoir. L'invité du FFS n'a pas manqué d'adjectifs pour dénoncer la pratique du pouvoir en Algérie, résultat d'une « succession de viols des différentes Constitutions ».
Maâmar Boudersa qualifie d'ailleurs le pouvoir dans sa pratique de « régime monarchiste » qui s'exerce « sans légitimité et en dehors de la légalité ». Prenant le cas de la situation d'état d'urgence décrété depuis 16 ans, l'enseignant et chercheur universitaire indique que contrairement au discours officiel, « l'Algérie est toujours en état de guerre, puisque les âmes algériennes continuent d'être fauchées par le terrorisme fasciste ». Ce qui confirme cet « état de guerre », estime le conférencier, c'est le maintien de l'état d'urgence qui est une pratique « héritée du pouvoir colonialiste qui l'avait décrété en 1956. C'est une pratique qui a été perpétuée depuis 1962 avec l'arrivée du groupe d'Oujda qui a usurpé le pouvoir en disqualifiant le GPRA ». Ben Bella a instauré, dira le conférencier, l'état d'exception en installant les cours criminelles révolutionnaires. « Hocine Aït Ahmed a eu la vie sauve grâce au président égyptien, Gamel Abdel Nasser, qui avait envoyé un message à Ben Bella lui disant de faire attention à ne pas verser le sang de Aït Ahmed. Boumediène a lui-même apporté un témoignage dans lequel il disait que Ben Bella avait ordonné à l'armée de tuer Aït Ahmed. Boumediène a refusé d'exécuter la sentence et a préféré le livrer vivant et de laisser Ben Bella décider de son sort. » Le conférencier souligne que la situation d'état d'urgence ne peut être décrétée qu'après l'adoption par le Parlement d'une telle option, « alors que le Parlement algérien n'a jamais été saisi sur la prorogation de la durée de l'état d'urgence ». Prenant l'exemple de la Constitution marocaine, l'invité du FFS précise que dans ce pays voisin, l'état d'urgence ne peut excéder les trois mois. « Or, en Algérie c'est illimité. Ce qui veut dire que le pouvoir du roi au Maroc est limité par rapport à celui du président algérien », déclare Boudersa qui s'interroge sur le pourquoi du changement d'une Constitution qu'on ne respecte même pas. Les cas de remplacement de Liamine Zeroual, de Bachir Boumaza et de Karim Younès sont aussi patents du viol des principes de la Constitution, estime le conférencier qui précise que le Conseil constitutionnel n'a pas joué son rôle comme il se doit.
« Si la Constitution avait été respectée, Ben Bella n'aurait pas été Président » L'invité du FFS évoquera en outre les changements successifs des chefs de gouvernement. « C'est en totale violation de la Constitution. On est devant un pouvoir royal qui met fin aux fonctions du chef de gouvernement sans que son équipe soit changée. Où est la responsabilité collective du gouvernement ? », s'interroge Boudersa qui note que le chef de l'Exécutif est destitué de son droit de choisir son cabinet. « Même au Maroc, le Premier ministre est libre de proposer son équipe, chez nous, il ne fait rien. Il ne fait même pas de déclaration de politique générale devant le Parlement. Ouyahia voulait le faire dans un premier temps, il a été congédié, comme Belkhadem aujourd'hui. Au Maroc, le gouvernement est responsable devant le roi et le Parlement, en Algérie, il est responsable devant qui ? Le pouvoir algérien est bien plus royaliste que celui de la monarchie marocaine », affirme l'analyste. Continuant dans l'énumération des cas de non-respect de la Constitution, Boudersa cite l'article 39 de la première Constitution qui disait que le parti se devait de choisir le candidat à la présidence de la République qui devait être élu ensuite par le peuple. « Je n'ai trouvé aucune trace de la désignation de Ben Bella par le parti pour devenir Président. Si la Constitution avait été respectée, Ben Bella n'aurait jamais été Président », indique l'analyste, en relevant que la nationalité algérienne par la filiation comme condition pour devenir président de la République, comme énoncé par la Constitution, n'a pas été respectée dans le cas d'Ahmed Ben Bella. « Il a lui-même accordé un entretien à un journal suisse dans lequel il affirme qu'il est de nationalité algérienne et de parents marocains », indique encore le conférencier. Revenant à nos jours, M. Boudersa relève que les pouvoirs législatif et judiciaire n'exercent pas leurs pleins pouvoirs et sont menacés par le pouvoir exécutif. « L'Assemblée est menacée de dissolution et les magistrats de licenciement. Au Maroc, il existe des cours où les magistrats sont inamovibles, dont une chargée de contrôler les délits des ministres. En Algérie, c'est l'impunité totale, les ministres sont des maîtres et les Algériens n'ont pas le droit d'exprimer leur colère. Tout est soumis à autorisation sous le prétexte du maintien de l'ordre, tout justifie l'arbitraire », assène Boudersa.
« C'est au peuple d'élaborer la Constitution et pas à un groupe de personnes » Ce dernier évoque le projet de révision constitutionnelle et se demande : « Pourquoi suspendre l'avenir d'un pays à un non-évènement ? Les Algériens sont en otages, pourquoi tout ce folklore ? La Constitution est l'affaire du peuple algérien, c'est à lui que revient le droit de l'élaborer et non pas à un groupe de personnes ou au Président ». L'invité du CN du FFS a estimé par ailleurs que la fête de l'indépendance « est devenue une fête officielle, le peuple algérien a été écarté de cette célébration. Il s'agit pour moi aussi d'une date triste, car c'est celle de la signature de la capitulation du Dey d'Alger. Pour moi, la coïncidence n'est pas un hasard », déclare Boudersa en soulignant que l'histoire du peuple algérien a été pervertie pour devenir celle de quelques personnes.


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