Le président russe Vladimir Poutine a rétorqué dimanche aux opposants qui se sont moqués de son vol en deltaplane en compagnie de grues de Sibérie, comparant ses détracteurs à des oiseaux faibles n'arrivant pas à le suivre. Juste avant son arrivée à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe, où se tenait ce week-end le sommet annuel du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec), M. Poutine a effectué ce vol, en combinaison blanche, accompagné de spécimens de ces grands volatiles, afin de les aider à retrouver leur chemin de migration pour pouvoir hiverner dans les pays chauds. Sans surprise, la performance a été largement moquée par les blogueurs d'opposition russe, qui ont observé avec sarcasme qu'au premier essai, M. Poutine avait échoué à persuader les grues de le suivre. "Effectivement, les grues ne se sont pas toutes envolées au départ. Seules les grues faibles n'ont pas volé", a reconnu M. Poutine lors de sa conférence de presse clôturant le sommet. "Mais seulement à la première tentative. A la seconde, toutes se sont envolées", a-t-il poursuivi. La présentatrice télé et militante de l'opposition Ksenia Sobtchak avait comparé sur Twitter les Russes à des grues, certains suivant Poutine tandis que d'autres quittent le pays ou descendent dans la rue. "Il y a évidemment de petits oiseaux qui ne volent pas en groupe du tout, ils préfèrent faire leurs nids ailleurs, à l'écart", a encore dit le chef de l'Etat, semblant savourer la comparaison. "Même s'ils ne sont pas membres de notre groupe, ils font toujours partie de la population et on doit les traiter avec attention, où c'est possible", a-t-il ajouté. "Mais je dois admettre et dire honnêtement qu'un chef, un pilote est aussi à blâmer pour le fait que toutes les grues n'aient pas toutes volé ensemble, parce qu'il a accéléré ou il est monté trop vite. Elles ne pouvaient tout simplement pas le suivre", a encore dit M. Poutine, qui a dû faire face après les élections législatives de décembre à une vague sans précédent de contestation. Et d'ajouter: "Mais simplement, à certains moments, quand il fait moche ou qu'il y a de forts vents, un pilote est obligé de monter et accélérer rapidement, sans quoi le système peut chavirer".