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Dr Mourad Preure, expert pétrolier international et président du Cabinet EMERGY
24 février : anniversaire de la Nationalisation des hydrocarbures
Publié dans Horizons le 22 - 02 - 2012

Qu'est-ce que le 24 février 1971, date de la nationalisation des hydrocarbures, a changé dans le secteur de l'énergie ?
Le 24 février 1971, sous l'impulsion du président Boumediene, l'Algérie nationalise 51% des intérêts des compagnies pétrolières concessionnaires dans les gisements algériens, 100% des intérêts liés aux gisements gaziers ainsi que ceux détenus par les sociétés de transport d'hydrocarbures. Il s'agit véritablement d'une décision historique survenue onze années après la naissance de l'OPEC (OPEP) et qui va inaugurer une vague de nationalisations décisives dans les pays producteurs. C'est la fin des contrats de concession qui prévalaient dans les relations entre compagnies internationales et pays producteurs et qui réduisaient le rôle de ces derniers au seul prélèvement des royalties et des impôts pétroliers, les excluant de toute gestion de leur domaine minier. La naissance des compagnies pétrolières nationales sera le grand acquis de cette transformation historique. Ce sont, elles, qui, désormais, incarneront l'Etat souverain dans ses relations avec les compagnies pétrolières internationales. Elles vont acquérir une compétence et s'imposeront comme un acteur clé dans l'industrie du pétrole. Le grand acquis pour l'Algérie de cette décision stratégique prise par Houari Boumediene est le rôle nouveau assigné à Sonatrach, née en 1963 avec l'indépendance algérienne.
Quel était le défi dès lors ?
Le grand acquis, on ne le soulignera jamais assez, c'est aussi la culture du challenge, le sens du défi, dont cette date a imprégné l'identité profonde de Sonatrach. Et nous savons combien cette culture du challenge participe et a participé par le passé aux réussites et à la construction de la puissance américaine, par exemple. Lorsque je parle avec des techniciens et ingénieurs, qui étaient dans les installations pétrolières désertées, subitement, par les techniciens étrangers en 1971 par mesure de représailles contre les nationalisations, ils me disent qu'ils sont encore surpris par le fait qu'ils aient réussi à contrôler ces installations et à les faire fonctionner sans dommage. Cette expérience les a révélés à eux-mêmes. Ils étaient peu nombreux alors que les responsabilités opérationnelles pour une industrie si complexe sont exigeantes et ne laissent aucune marge à l'erreur. Ils ont réussi ! Nous allons lors du Forum d'Alger, qui sera organisé par Emergy en partenariat avec Sonatrach le 25 février au Sheraton leur rendre hommage et mettre en perspective leur formidable réussite. De là est née véritablement l'industrie algérienne des hydrocarbures. Il est, en effet, impératif de mettre en perspective le challenge du 24 février 1971. Dans le contexte de la mondialisation, il y a un accroissement de l'interdépendance et de la complexité, les concurrents vont toujours plus vite, le changement s'accélère et devient de plus en plus chaotique. L'innovation est à la base de l'avantage concurrentiel des nations. Ainsi, mettre en perspective le 24 février signifie servir la patrie aujourd'hui, c'est être compétitif, innover, voire tendre vers l'excellence. Where is a will, there's a way (vouloir, c'est pouvoir).
Quelles ont été les avancées de Sonatrach en 50 ans ?
La production de Sonatrach s'est élevée à 206 millions de Tep (tonnes équivalent pétrole) d'hydrocarbures en 2011, dont 148 millions de Tep produits par Sonatrach seule. Elle était de 48,2 millions de TEP en 1970 pour l'Algérie. Sonatrach a construit des raffineries pour une capacité de 22 millions de tonnes, elle a construit près de 15 000 km de pipelines, qu'elle opère et qu'elle a opéré dans les pires conditions durant la période terroriste. Elle a réussi à le faire sans aucune interruption d'approvisionnement pour nos clients gaziers européens alors que les approvisionnements libyens se sont interrompus au bout d'un mois d'instabilité en 2011. Sonatrach a été un pionnier dans le domaine technologique avec le GNL et en réalisant le premier pipe en eau profonde reliant la Tunisie à l'Italie en 1982. Elle est aujourd'hui, 12e compagnie pétrolière mondiale, respectée et disposant d'un formidable potentiel de croissance pour peu qu'un réel processus de modernisation y soit enclenché. Mais, plus que tout, Sonatrach a construit un savoir-faire algérien incontestable dans les hydrocarbures. Il convient de le renforcer, de le développer en le faisant porter par des processus innovants structurants, mais aussi et surtout par une mystique du challenge qui donnera toute son ampleur à la symbolique novembriste et la portera au niveau des réalités stratégiques d'aujourd'hui. Nos jeunes, nos enfants doivent savoir que le 24 février 1971 fut un réel examen pour la Nation algérienne, comme le fut d'ailleurs, le 1er Novembre où nous avions défié avec des fusils de chasse une puissance de l'Otan. Ce qui doit en rester, à mon avis, ça ne doit pas être un inventaire de réalisation d'installations pétrolières, des chiffres de production. Ce qui doit en rester, c'est cette culture du challenge, ce sens du défi qui doit devenir notre marque de fabrique, car il ne suffit pas de dire que l'Algérien est frondeur, il faut dire qu'il est un gagnant. Et beaucoup reste à faire, en effet. Les défis sont encore plus nombreux, aujourd'hui, qu'il nous faut relever impérativement.
Qu'est-ce qui a changé depuis cette date historique ?
Les pays consommateurs ont vivement réagi aux nationalisations des années soixante-dix qui ont coupé les compagnies internationales de leur amont pétrolier, les exposant aux décisions souveraines des pays producteurs. Ils ont déployé sous l'égide de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), créée pour ce fait, une stratégie en trois axes : l'exploration dans les zones hors OPEC, le développement d'énergies alternatives (nucléaire, notamment dans lequel la France, par exemple, s'est fortement investie) et le stockage stratégique de 90 jours. Depuis, elles ont repris la main. L'industrie pétrolière était depuis sa naissance intégrée verticalement du puits à la pompe sous la direction des compagnies internationales. Elle a subi avec les nationalisations une dé-intégration. Depuis la moitié de la décennie quatre-vingts, elle connaît une tendance lourde au retour à l'intégration. La question stratégique pour l'industrie pétrolière est aujourd'hui : qui contrôlera cette nouvelle intégration ? Les compagnies internationales en reprenant pied dans l'amont des pays producteurs ou bien ces derniers par leurs compagnies nationales qui imposeraient un partenariat de type nouveau aux pays consommateurs. Ce partenariat devrait ouvrir aux compagnies nationales l'accès au client final dans le pays consommateur auquel ils fourniraient carburant, molécules de gaz et kilowatt/heure. En contrepartie, les compagnies internationales participent au partage du risque amont et développent de nouvelles ressources. Ce partenariat de type nouveau impliquera les pays producteurs dans la transition énergétique menée par les pays consommateurs depuis un modèle de consommation énergétique dominé par les énergies fossiles avec pour plus de 60% d'hydrocarbures, vers un modèle non carboné, non fossile.
Quelles étaient les retombées sur le marché mondial de ces nationalisations et leur efficacité à l'échelle nationale aujourd'hui ?
La stratégie menée par les pays consommateurs et coordonnée par l'AIE a été efficace. La part de l'OPEC dans la production mondiale est passée de 56% en 1973 à 29% en 1985. Elle est de 41% aujourd'hui. La production non OPEC a réduit la puissance de l'OPEC. D'autre part, la bataille est menée, aujourd'hui, sur le front de la science et de la technologie, car les gisements vieillissent et les découvertes se réduisent alors que la demande sous l'impulsion des pays émergents explose. Les acquis de 1971 peuvent être remis en cause si nous restons à l'écart des challenges technologiques qui portent aujourd'hui, l'industrie pétrolière et gazière internationale et la scène énergétique en général. Il nous faut entretenir et développer la culture du challenge qui prolonge la symbolique novembriste et qui est incarnée par le 24 février 1971. Nous devons porter le combat au niveau des universités et des centres de recherche, des sociétés de services pétroliers et des PME nationales, de tout le tissu industriel qui doit, dans le sillage de Sonatrach, construire la puissance pétrolière et gazière du pays laquelle ne doit plus, ne peut plus, se fonder sur le niveau de nos réserves et de nos productions, mais sur la compétitivité, le pouvoir innovant et la quête de l'excellence de nos acteurs énergétiques nationaux au premier rang desquels Sonatrach.


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