Le théâtre c'est son monde. La chair idéale sur laquelle ses colères, ses joies, ses rêves, ses espoirs et ses peines prennent forme. Comédien à ses débuts et dramaturge par la suite. Hocine Taileb a été et est encore influencé par le théâtre de l'absurde, un style qui lui cède un champ de manœuvres immense pour développer des idées sans obstacles ni tabous. Parmi ses idoles, il cite Samuel Beckett et Eugène Iomoinesco. « Je m'identifie particulièrement dans le théâtre syrien, dont la portée symbolique est souvent caractérisée par la mise à nue de la répression et les souffrances des peuples. Parmi ceux que j'admire et ils sont nombreux, Saâdallah Ouanous, Mohamed El Maghout et Mamdouh Oudouane » énumère entre autres Taileb Hocine qui occupe actuellement la fonction de chef de service des animations culturelles au niveau de la direction de la culture à Tipasa. Quand bien même notre interlocuteur se dit avoir un penchant pour le genre de l'absurde et un faible pour le théâtre syrien, il n'en demeure pas moins que sa référence première est indiscutablement l'auteur de l'œuvre Nedjma, en l'occurrence Kateb Yacine, sous l'aile de qui, en effet, il s'est frayé un chemin, plus exactement durant les années 1978 et 1979, dans le monde du quatrième art. « A cette époque à peine adolescent, j'ai intégré l'association théâtrale de Bab El Oued. On avait alors la formidable chance d'être encadré par un grand homme de théâtre, en l'exceptionnelle personne Kateb Yacine qui présidait l'association en question. Sous sa direction, mes amis et moi avions énormément appris, à commencer par l'amour du théâtre. A mes débuts j'interprétais des petits rôles sur les planches » se souvient-il. Et d'ajouter « par la suite, je me suis consacré à l'écriture de pièces théâtrales. Ce penchant s'est forgé en moi à force de lire. En effet, j'ai commencé à développer des thèmes ayant trait au contexte sociopolitique d'alors. Entre autres, les dangers de l'impérialisme ainsi que la mise en valeur du particularisme algérien ». La première œuvre de Taileb Hocine est El Methred (récipient de cuisine). Elle a été interprétée sur scène sous forme d'un monologue en 1990. « A l'origine, El Methred est un texte destiné pour une pièce théâtrale. Seulement, en l'absence de comédiens elle a été adaptée en un monologue » précise-t-il. L'année 2007 a été celle de la consécration pour notre vis-à-vis en tant que dramaturge. Abouab El Mahroussa est une œuvre à travers laquelle j'ai voulu rendre hommage à Alger et ses portes. En 2007 elle a été produite par l'association Achbal de Aïn Benian. Elle a été jouée dans plusieurs wilayas lors d'une tournée nationale et elle fut primée dans plusieurs catégories. En 2008, Ghoutia, une pièce théâtrale traitant de la condition féminine a été produite par le TNA. Elle a été interprétée par des comédiens, dont la majorité était à l'époque des élèves de l'Institut national des arts dramatiques. Dans l'ensemble, Ghoutia a été bien accueillie par les critiques et a été appréciée par le public. Ce fut pour moi un moment important de ma vie » confie-t-il. Durant la même année, une autre pièce, intitulée Aârs El Mahroussa était également mise en scène. Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, Taileb Hocine enchaîne les œuvres et même les scénarios. « Siamoises est le titre d'un scénario qui a été accepté par la commission de lecture au niveau de la télévision nationale pour qu'il soit par la suite adapté pour un feuilleton. Outre ce dernier, j'ai terminé l'écriture d'un autre scénario intitulé La Chute. Celui-ci traite de la période ayant précédé et coïncidé avec la chute de la ville d'Alger » révèle-t-il. Dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance nationale, Taileb Hocine, compte présenter une épopée intitulée Tipasa l'indépendance.
