Plus de 50 associations, venues des différentes wilayas du pays, ont pris part à cette rencontre où elles ont assisté aux exposés présentés par d'éminents professeurs. Lors de son intervention portant sur « le rôle de la femme dans la prévention du diabète », le professeur Safia Mimouni a indiqué que « le risque de développer un diabète de type 2 est de 70% pour les femmes ayant été sujettes à un diabète gestationnel ». La diabétologue du CHU Mustapha Pacha précise que « ce risque intervient dans les 10 ans qui suivent la première grossesse », ajoutant que le diabète gestationnel est fréquent chez la femme enceinte et avertit que « si la femme n'est pas prise en charge comme il se doit, il n'est pas exclu que cette pathologie soit à l'origine de problèmes de santé pour la mère et son fœutus ». Le professeur affirme que « les enfants nés de mère ayant développé un diabète gestationnel ont 5 fois plus de risques de développer un diabète avant l'âge adulte et le risque d'obésité est multiplié par trois ». La spécialiste met en exergue l'apport de l'autosurveillance de la glycémie, l'activité sportive et l'hygiène de vie correcte qui « optimisent le traitement ». Selon la conférencière, les prédispositions au diabète gestationnel chez une femme peuvent être résumées en plusieurs facteurs tels que le surpoids, un âge supérieur à 35 ans, une glycémie anormale enregistrée par le passé, des antécédents familiaux ainsi qu'un premier enfant né avec un poids supérieur à 4 kg. De son côté, Samia Zekri, professeur au service médecine interne de l'hôpital Birtraria, a indiqué que « le surpoids et l'hypertension artérielle sont des signes révélateurs du diabète de type 2 ». Elle affirme qu'il est urgent de « maîtriser » les facteurs de risques liés à cette pathologie. L'intervenante estime qu'« aucune réussite n'est envisagée dans la prise en charge du diabète sans l'éducation thérapeutique », tout en s'appuyant sur le « partenariat malade/médecin ». Avec elle, l'assistance a appris que le pain contient du sucre rapide et le chocolat contient du sucre lent. « Peu de malades sont enclins à consommer des légumes crus bien que ceux-ci, à la faveur des fibres qu'ils contiennent, constituent d'excellents anti-oxydants, outre le fait qu'ils luttent contre le cancer », a-t-elle fait observer. Le professeur a également mis en exergue les meilleurs aliments pour les malades et les méthodes de cuisson. Comme une enseignante, Dr Zekri a longuement expliqué tout ce que le malade peut manger et ce qu'il doit « absolument éviter ». Concernant, l'activité physique, la spécialiste a plaidé pour un encadrement par le médecin traitant, ajoutant que le diabète ne doit pas constituer un handicap pour le malade. Le Dr Kadri a indiqué qu'« on fait bien ce que l'on comprend bien ». Pour lui, les séances de vulgarisation doivent se faire au quotidien pour que le « diabète passe du statut de pire ennemi à celui de compagnon ». Il a insisté sur l'intérêt du carnet de surveillance que doivent posséder les diabétiques. Selon le président de la Faad, Nouredine Boucetta, le nombre de diabétiques est de 3 millions en Algérie. Mettant en exergue le fait que les complications du diabète sont nombreuses, il a affirmé que 200.000 diabétiques sont menacés d'amputation, plaidant ainsi pour davantage de mesures dans la prise en charge des malades. Il invite les pouvoirs publics à lutter contre la médecine traditionnelle et les charlatans.