La séquence a choqué bien au-delà du plateau de franceinfo. En établissant un parallèle grotesque entre antisémitisme et « quête du vote musulman » (voir vidéo ci-dessous), Nathalie Saint-Cricq n'a pas seulement dérapé : elle a révélé une fois de plus le regard profondément biaisé qu'elle porte sur les citoyens musulmans. Une vision pavée de préjugés, de suspicion et d'arrière-pensées politiques. Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a immédiatement annoncé la saisine de l'Arcom. Et il a raison : on ne peut pas laisser passer sans réaction une parole aussi dangereuse, surtout lorsqu'elle est proférée sur un média du service public, financé par tous — y compris par celles et ceux qu'on stigmatise. Soyons clairs : Nathalie Saint-Cricq jouit d'une impunité médiatique sidérante. Depuis des années, elle distribue bons points et condamnations politiques avec une assurance d'arbitre autoproclamée, comme si tout lui était permis. Cette immunité doit cesser. Elle n'a rien à faire dans le service public. Pas lorsqu'elle réduit des millions de citoyens musulmans à une catégorie politique manipulable. Pas lorsqu'elle répand des amalgames qui nourrissent la défiance et les fantasmes islamophobes. Pas lorsqu'elle se comporte, non comme une journaliste, mais comme une propagandiste au service d'un récit qui essentialise les musulmans et les suspecte en permanence. Alexis Corbière l'a rappelé en plateau : les musulmans n'ont pas besoin de discours antisémites pour voter. Ce rappel de simple bon sens a suffi à mettre en lumière l'absurdité — et la gravité — des propos de Saint-Cricq. Cette affaire dit quelque chose de plus large : l'installation, dans certains espaces médiatiques, d'une parole décomplexée contre les musulmans, parole qui ne suscite sanctions ni remise en question. Une parole qui serait impensable si elle visait d'autres communautés.