Abdallah Djaballah, président du Front pour la justice et le développement (FJD), a appelé, hier, à refaire les élections législatives en même temps que les prochaines locales. « A condition qu'elles soient préparées et gérées par une instance nationale indépendante », a-t-il précisé lors d'une conférence de presse qu'il a animée en son siège à l'issue de la réunion du conseil consultatif de sa formation. Car pour lui, l'administration a, encore une fois, failli à sa mission. Il profite de l'occasion pour dénoncer la fraude ayant, d'après lui, entaché les dernières législatives. « Il y aura toujours fraude lors des consultations populaires », soutient-il. Pour étayer ses dires, il a évoqué 14 manières de fraude que son parti a recensées sur le terrain. S'estimant lésé, voire « ciblé » plus que les autres partis politiques, M. Djaballah certifie que son parti mérite mieux que les résultats qu'il a glanés. Il estime qu'il est inconcevable que deux partis, en l'occurrence le FLN et le RND, ayant recueilli 8% des voix soient au commande des affaires publiques du pays. « Le parti El Adala ne compte pas se taire », tonne-t-il. En ce qui concerne sa participation au prochain gouvernement, M. Djaballah affirme qu'il a été sollicité par des intermédiaires du pouvoir sur cette question, mais sa réponse a été catégorique, « niet ». « Nous ne sommes pas de ceux qui s'adonnent au chantage. Nous ne sommes pas des affamés », lance-t-il en faisant savoir qu'il refuse toute proposition dans ce sens et que son parti se dit non concerné par le prochain gouvernement. A propos du groupe pour la sauvegarde de la démocratie comptant 16 partis dont El Adala, le conférencier confirme que la coordination reste de mise et son chemin reste encore long, en soulignant qu'il ne s'agit nullement d'alliance politique. Seulement, dira-t-il, cette union fait l'objet de sabotage.