Alors que l'entreprise publique exprime le besoin d'externaliser ses produits, l'entreprise privée a besoin de plus de visibilité dans l'organisation. « L'inexistence de structures de soutien dans la sphère des affaires algériennes ne permet pas la structuration du marché. Ces structures qui consistent en la fédération technique entres les entreprises, sans mettre en cause la concurrence, permettent de cerner les problématiques, la création de centre technique qui facilite l'accès aux nouvelles TIC et les centres d'accréditation pour procéder à des vérifications constantes des machines », a estimé, hier, à Alger, François Venel, expert principal de la filière mécanique du programme PME II, à l'occasion d'une journée de présentation des actions de mise à niveau dans ce secteur. Dans le cadre de ce programme, des actions de mise à niveau sur la programmation des machines-outils à commande numérique et la formation des responsables d'atelier au management d'équipe et programmation du travail ont été entamées. Sur ce dernier point, cet expert a constaté que les chefs d'atelier de production sont soit loin de la réalité des ouvrages. « Un chef d'atelier doit encadrer les ouvriers. Il est important aussi que l'entreprise se montre exigeante dans l'achat des machines. Il faut aussi exiger du vendeur un cahier de charges qui inclut pièces de réception et une formation continue », a conseillé M. Venel. Dans le même contexte, le PDG de la Bourse algérienne de la sous-traitance et du partenariat (BASTP) du centre, Kamel Agsous, a souligné que l'accompagnement, à travers la PME II, dans l'amélioration organisationnelle des ateliers de production notamment, est une valeur ajoutée à moyen terme pour l'entreprise. « C'est ce qu'on appelle une culture industrielle qui permet de minimiser les pertes financières. Il faut savoir que 20% du coût des pertes du chiffre d'affaires sont dues à une méconnaissance de système de gestion de production », dit-il, en signalant que l'inégalité entre l'entreprise publique et l'entreprise privée fait perdre également à cette dernière des bénéfices. « La PME privée n'étant pas traitée de la même façon que l'entreprise publique, elle ne peut pas produire d'une façon systématique », a-t-il expliqué. N'empêche, la trentaine d'entreprises ayant bénéficié de ce programme d'un coût de plus de 800 000 euros, semblent globalement satisfaites. De l'avis de l'entreprise Tolemétal, le PME II lui a permis de maîtriser les délais de réalisation et d'avoir une fluidité dans les activités. L'entreprise Strarrm se réjouit que ce programme lui ait facilité la mise en place d'un planning de fabrication et la réduction des délais de livraison ainsi que la définition des postes de travail. Bien que sur ce dernier point, l'entreprise a souhaité une formation plus longue pour permettre aux techniciens d'être plus autonomes dans leur poste.
