La Gendarmerie nationale (GN) compte aujourd'hui plus de 2.000 femmes dans ses rangs. C'est seulement depuis 2002 que le recrutement des femmes officiers et sous-officiers s'est accompli. En revanche, sont intégrées aux postes administratifs et techniques ainsi qu'au sein des unités opérationnelles. Le plus haut grade attribué à un officier femme de la GN est celui de commandant. Ces femmes occupent également des postes de responsabilité. Elles sont chefs de section et de laboratoire à l'Institut national de criminologie et criminalistique de Bouchaoui. « Il n'existe pas de discrimination entre sexes au sein de la gendarmerie », a précisé le colonel Rabah Riah, directeur de l'Ecole supérieure de la gendarmerie nationale (ESGN) des Issers, dans la wilaya de Boumerdès. Dans cette école mixte qui assure la formation de femmes tous grades confondus, les stagiaires femmes sont évaluées de la même façon que leurs collègues hommes vu que leurs missions sont identiques. Les filles ici suivent les mêmes stages de grimpe, de parcours du combattant et de tir, a-t-on constaté sur place à travers des démonstrations de performance physique et technique. Maîtrise et compétence alors qu'elles viennent juste d'être recrutées, soit en septembre 2014. Les femmes gendarmes opèrent, après la fin de stage, au sein de tous les services dont les sections de recherches et les brigades des mineurs comme enquêtrices. Il reste qu'un poste ne leur est pas accessible actuellement : les unités d'intervention, à l'exemple du GIR (Groupement d'intervention et de réserve), chargé souvent du maintien de l'ordre, et les SSI (Sections de sécurité et d'intervention) chargées essentiellement de la lutte contre le grand banditisme. Pour le directeur de l'école, « il y a un besoin d'hommes et de femmes dans le corps de la Gendarmerie car les services de sécurité, pour renforcer le lien de confiance avec la population et assurer la protection des personnes et des biens, doivent répondre présents aux besoins de notre société ». Ce responsable s'exprimait à la presse lors d'une visite guidée jeudi dernier à cette école, à l'occasion de la Journée mondiale de la femme, pour présenter la formation de l'élément féminin. Le directeur a rappelé la place occupée aujourd'hui par les femmes dans la GN. « Le recrutement des femmes au sein de ce corps de sécurité obéit à l'évolution du crime. Il y a une montée de la délinquance féminine, c'est l'une des principales motivations du recrutement féminin », a-t-il précisé. Interrogé sur le niveau des filles stagiaires, le colonel Riah a indiqué que la femme fait preuve de plus de patience, de volonté et d'engagement lors des stages et aussi après son intégration professionnelle. Elle ne bénéficie d'aucun traitement de faveur, a-t-il tenu à préciser. « Il reste que nous n'avons pas de femmes dans les GGF en raison des conditions de vie très rudes », a souligné le même responsable, précisant qu'un recrutement massif de l'élément féminin est enregistré, notamment dans le service de la police judiciaire, les sections de recherche et dans les groupements de wilaya. La femme est aussi motard En outre, la conduite d'un motocycle est un module obligatoire dans le programme de formation des gendarmes, y compris pour l'élément féminin. On a assisté à un exercice sur moto lourde de la GN, présenté par des stagiaires. « Elles passeront des examens d'évaluation pour avoir le permis de conduire militaire », nous dit-on. Les unités féminines de la sécurité routière existent mais elles ne sont pas opérationnelles sur le terrain. « Elles sont formées, si la situation l'exige, elles seront déployées sur le terrain », a précisé le colonel Riah. Par ailleurs, le recrutement au sein de ce corps nécessite une licence pour les officiers et un niveau universitaire, un bac+2 minimum pour les sous-officiers. « Nous tenons à assurer un recrutement de qualité », a affirmé le directeur de l'instruction et de l'entraînement, le colonel Abdelhafid Athmani, ajoutant que les bachelières, licenciées ou plus intègrent chaque année en grand nombre ce corps de sécurité. « On compte aujourd'hui plus de 1.000 femmes en tenue verte en Algérie », a-t-il souligné. Cette école propose une formation fondamentale et professionnelle d'une durée de trois années pour les officiers et de deux années pour les sous-officiers. La formation est basée essentiellement sur l'enseignement militaire, spécifique, général et l'éducation physique et militaire.