Devenir gendarme n'est pas facile dans un milieu exigeant discipline et force de caractère. Des filles rencontrées à l'Ecole supérieure de la gendarmerie nationale (ESGN) des Issers dans la wilaya de Boumerdès, ont fait le choix de la caserne, soit par amour du métier ou par nécessité, ont-elles déclaré. Les demandes de recrutement sont de plus en plus nombreuses. « Cela dépasse le nombre de classes pédagogiques. Ces demandes arrivent des quatre coins du pays, notamment du sud dont Biskra, Adrar et Béchar. Les unités opérationnelles comptent de plus en plus de femmes. « Elles sont de plus en plus nombreuses comme enquêtrices dans les sections et les brigades de recherche. Beaucoup d'affaires liées aux rapts d'enfants, avortements et à la drogue ont été élucidées grâce à la contribution des femmes gendarmes qui ont infiltré des réseaux criminels », a précisé le colonel Abdelhafid Athmani, directeur de l'instruction et de l'entraînement. Khadija de Tébessa, Halima de Mostaganem, Kaoutar de Sidi Bel Abbes, Hanane de Taref, Hafida de Aïn Defla, des licenciées en droit, commerce, sciences politiques, finances ont rejoint le corps par conviction et amour « pour faire carrière ». Elles disent avoir été encouragées par leurs familles. « Notre avenir est assuré, en plus c'est un métier noble qui fait aujourd'hui la fierté de la femme », assurent-elles. D'autres recrues ont bouclé leurs deux années à l'université pour prétendre au choix de la caserne. « J'ai arrêté mes études pour pouvoir intégrer ce corps qui exige un âge précis. Je ne perds rien au change, puisque je peux poursuivre mes études supérieures ici », fait savoir Shahinez. Amira, première femme aux GGF Le lieutenant Amira Saâdi suit une formation de perfectionnement d'une durée de six mois. Originaire de la wilaya d'Annaba, cette jeune femme a décidé de rejoindre le corps de la Gendarmerie en 2007. « C'est un choix personnel. J'ai travaillé d'abord comme enseignante de français grâce à ma licence en traduction mais j'ai fini par troquer le tablier blanc contre la tenue verte. Le premier pas était difficile notamment les entraînements, j'ai dû aussi sacrifier la grasse matinée, mais je ne regrette rien, car, je suis très satisfaite de mon choix », assure-t-elle. Amira est la première femme intégrée dans le commandement des GGF. « J'ai été mutée à ce commandement en 2012 et je suis la première femme dans ce corps de combat. Je suis chef de section numérique des statistiques et de l'évaluation. Je reconnais que la gestion de la ressource humaine est difficile mais je mène mon travail dans le respect et je n'ai jamais été confrontée à des difficultés avec mes collègues hommes » précise-t-elle. Et d'ajouter qu'elle mène une vie normale en tant que femme et citoyenne. « La gendarmerie m'a aidée à murir plus vite. Je me sens plus responsable, courageuse et sûre de moi ». Pour Wahiba Boumediene, capitaine à la cellule de communication, qui fait partie de la première promotion féminine des officiers de la GN, « l'encadrement au sein de cette école est féminisé. C'est un autre acquis pour l'institution », a-t-elle soutenu.