« Le Fils du pauvre » reviendra chez lui aujourd'hui pour visiter en ces beaux « jours de Kabylie » sa « terre » irriguée par le « sang » des martyrs et écrire des « lettres à ses amis » (Ali Hammoutène, Max Marchand, Robert Aymar, Marcel Basset et Salah Ould Aoudia) pour les inviter, en ce 53e « anniversaire » de leur assassinat par les hordes de l'OAS, à venir arpenter avec lui « les chemins qui montent » avant de retourner avec lui à la « cité des roses » pour relire ensemble « les poèmes de Si Mohand » et réécrire « le journal » de leur histoire. Autrement dit, les « instituteurs du bled » ont toujours été « au-dessus des haines ». De retour à Tizi Ouzou, ils se remémoreront les « souvenirs d'une rentrée » en regardant du haut de la colline « les bergères » paître dans la plaine du Sébaou leur bétail et surtout ces « vaches des orphelins ». Tout en racontant les « aventures de « Ami Mechivchi » avant de relater le « départ » de ce « voyage en Grèce et en Sardaigne » qu'ils avaient effectué, ils ont eu pas mal de réflexions, notamment celles relatives « à la guerre d'Algérie » dans laquelle ils étaient engagés en inculquant à leurs élèves que leur mère patrie n'était pas la France, mais l'Algérie. Une Algérie indépendante dont « rêvait Ima Smina ». Non sans rappeler dans leur lettre à leur ami Albert Camus que cette guerre est « la source de nos communs malheurs ». En ce 53e anniversaire, ils seront là, présents à travers l'hommage qui leur sera rendu par la Direction de la culture. Eux qui étaient considérés comme les images de l'émancipation algérienne que la bêtise et la haine ont assassinés. Un hommage qui leur sera rendu en fleurissant leurs tombes à Tizi-Hibel pour Feraoun et à Tizi Ouzou pour Ali Hammoutène. Un hommage qui leur sera aussi rendu à travers l'exposition relatant leur vie et leur œuvre dédiées au savoir et à l'éducation à la maison de la culture Mouloud-Mammeri et son annexe d'Azazga et au théâtre régional Kateb-Yacine. Un public sera aussi convié à assister cet après-midi aux conférences animées par Youcef Merahi (écrivain et chroniqueur), Mme Zemerli (enseignante) et Mohamed Hammoutène (médecin pédiatre) fils du défunt Ali Hammoutène au petit théâtre de la maison de la culture. Ce dernier procédera à une vente-dédicace du livre « Réflexions sur la Guerre d'Algérie » que son défunt père avait écrit. Abdenour Abdeslam, linguiste, débattra demain de Feraoun et Ali Hammoutène à Azazga. La pièce « La Terre et le Sang », adaptée de l'œuvre de Feraoun par le dramaturge Omar Fetmouche sera présentée en tamazight ce soir au théâtre Kateb-Yacine