C'est ce qu'a affirmé, hier, lors d'une conférence de presse, le directeur général du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), Abdelkrim Chaouch Yellès. Le DG assure, par ailleurs, qu'il n'y a pas une densité dans les activités sismiques. « Les secousses ne se sont pas multipliées. Ce sont plutôt les réseaux de détection des séismes et les médias qui sont en hausse. Il y a quelques années, avec les moyens que nous avions, nous ne détections qu'un nombre restreint de secousses telluriques. Aujourd'hui, nos moyens nous permettent d'en détecter avec une portée médiatique beaucoup plus importante d'où l'impression que les activités sismiques se sont intensifiées », explique-t-il, rappelant que le Craag enregistre une centaine de séismes par mois. A faible magnitude puisque 90% de ces secousses ne sont pas ressenties. Il a tenu à signaler également qu'il ne fallait pas porter crédit à des avis de certains « charlatans » qui prétendent prédire les séismes sans apporter de preuves scientifiques. « Personne ne peut prédire un séisme. C'est le résultat des contraintes tectoniques. Dans les pays où les séismes ne sont pas modérés, comme le Japon par exemple, on ne parle pas de prédiction mais de prévention », observe-t-il. De ce fait, le DG du Craag estime que la population du nord doit accepter l'idée qu'elle vit dans une région sismique et par conséquent, doit s'y adapter. C'est là que la prévention doit intervenir. « Le séisme doit être considéré comme un phénomène naturel et il n'a rien à voir avec le climat, les saisons, les intempéries ou encore l'éclipse. Il ne faut pas paniquer d'autant que leur magnitude est faible. Ailleurs, on ne parle même pas des secousses de magnitude de 3,5 sur l'échelle de Richter », relève-t-il. Yellès affirme que les tremblements de terre sont inquiétants à partir de la magnitude 5 et dangereux à partir de 7. En termes de prévention, il a insisté sur la stratégie à long terme qui doit intervenir surtout au niveau des écoles, avec le concours de la Protection civile notamment. « Nous transmettons d'une façon systématique des données sur les risques des séismes au secteur de l'habitat pour le sensibiliser, ainsi que le privé, sur les constructions parasismiques. Il y a des réglementations qui exigent du secteur privé de construire aux normes parasismiques », indique le DG du Craag.
