La question des revenus pétroliers, ressource essentielle de l'économie libyenne, revient aux devants de l'actualité et avec elle, le risque d'aggraver le conflit entre le gouvernement légitime et le gouvernement dissident. Le gouvernement installé à Tobrouk veut priver son rival installé à Tripoli de cette manne. Abdallah al Thinni, son Premier ministre, a présenté samedi les détails d'un nouveau système de paiement. Il prévoit la création d'un office national du pétrole à Benghazi pour concurrencer la NOC (National Oil Corporation) basée à Tripoli et donc de fait sous la coupe des miliciens de Fajr Libya et l'ouverture d'un compte bancaire aux Emirats arabes unis avec des antennes aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Allemagne afin de procéder à l'échange de brut contre des produits de première nécessité. Selon les observateurs, il a peu de chances de convaincre les acheteurs internationaux qu'il est le détenteur légitime du brut libyen. Ce nouveau système de paiement remettra en cause la banque centrale libyenne, l'une des rares institutions qui n'a pas encore été affectée par les luttes de pouvoir et qui continue à assurer le paiement des soldes des hommes armés des deux camps.
