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Nouveau bras de fer
Cryptage des communications numériques
Publié dans Horizons le 29 - 02 - 2016

Le débat sur le rapport entre la technologie et ses implications sociales connaît une nouvelle dimension ces derniers temps avec ce bras de fer qui oppose Apple au gouvernement américain. Dans le cadre des enquêtes sur la tuerie de San Bernardino, de décembre 2015, les enquêteurs du FBI demandent à la firme à la pomme de concevoir un programme spécial qui leur permettra de ‘‘faire craquer'' le système de sécurité de l'iPhone 5c de Sayed Farook, un des auteurs du massacre de San Bernardino en Californie, le 2 décembre 2015, qui a fait 14 morts et 17 blessés. Intervenant sur-le-champ, après la tuerie, les enquêteurs du FBI se saisissent de cet iPhone sans pouvoir en extraire le contenu. Mais pour le site français www.zdnet.fr qui constate que ce « contenu de l'iPhone 5c de Sayed Farook, un des deux auteurs de la tuerie, reste donc pour l'heure inaccessible aux enquêteurs », cela est imputable d'une part à « la conséquence de la politique d'Apple en faveur de la protection de la vie privée », mais aussi à « une forme d'incompétence technique du FBI. » Les responsables de la firme Apple ont effectivement confirmé « que lorsque l'iPhone de l'assaillant était entre les mains du FBI, le mot de passe associé au téléphone a été changé », rapporte zdnet.fr qui mentionne cette précision de la même firme selon laquelle, « changer le mot de passe implique que le téléphone ne pouvait plus accéder au service iCloud où sont stockées les données des appareils ». D'après le site du quotidien helvétique letemps.ch, cet appareil d'Apple est doté d'une fonctionnalité qui, lorsqu'elle « est activée par l'utilisateur, un iPhone verrouillé efface automatiquement les données qu'il contient après dix vaines tentatives d'introduire un mot de passe correct », Ce site voit qu'il y a là de « quoi donner des sueurs froides aux enquêteurs américains qui ne peuvent dès lors « bruteforcer » la protection (tenter de deviner le code en tentant un maximum de combinaisons possibles en un minimum de temps) ».
La publication suisse rappelle à cet effet que depuis « l'introduction, en 2014, de son système d'exploitation iOS 8, il n'est techniquement plus possible pour Apple de déverrouiller l'un de ses appareils, d'où la demande du FBI de lui concocter un programme permettant de contourner le dispositif de sécurité ». De son côté, Apple a, selon le site zdet.fr, soumis au FBI l'idée « de déchiffrer les données du smartphone en le connectant au réseau wifi domestique des auteurs de la tuerie. L'idée était d'effectuer une sauvegarde automatique des données sur iCloud pour accéder aux données côté Apple ». Cependant, ajoute ce site, la démarche se heurte à un obstacle de taille : « Le mot de passe de l'iPhone a été réinitialisé par les enquêteurs avant que cette opération ne soit tentée, rendant toute sauvegarde automatique impossible. La dernière sauvegarde automatique a été effectuée 6 semaines avant les attaques », explique-t-il.
A partir de là, le FBI s'en remet à la justice américaine pour contraindre Apple à concevoir un programme spécial susceptible de lui permettre de contourner le système de sécurité de cet appareil. Mais dans le contexte actuel du débat entre la sécurité et le respect de la vie privée, et notamment sous le poids des révélations de Snowden sur les pratiques douteuses des renseignements américains, les termes du débat se sont compliqués. Les grandes sociétés de l'internet ont en effet décidé de prendre leur distance par rapport aux pratiques du ‘‘siphonage'' systématique des données et opté pour la préservation des droits à la vie privée pour redorer leur blason auprès de leurs consommateurs. Ainsi, le patron d'Apple, Tim Cook, s'adresse à la justice américaine pour lui demander « l'annulation de la requête gouvernementale qui doit forcer la société à mettre au point une solution technique pour que les enquêteurs puissent examiner le contenu chiffré de l'iPhone d'un des auteurs de la tuerie de San Bernardino », rapporte zdent.fr ajoutant qu'il « est prêt à aller jusqu'à la Cour suprême dans cette affaire ».
Apple voit dans la démarche du FBI un abus d'autorité qui mènerait « au viol des droits constitutionnels » et met plutôt en avant le droit à la liberté d'expression ajoutant, selon ce même site, que « forcer l'entreprise à mettre au point une mise à jour d'iOS pour affaiblir le niveau de sécurité des iPhones circonviendrait à ce droit ».
Hormis les arguments puisés des droits constitutionnels à la liberté d'expression, Apple développe d'autres motifs liés à la sécurité de son business et à la vie privée de ses usagers. Dans le texte de sa requête déposée auprès de la justice américaine, la société Apple rappelle que « ce n'est pas une affaire qui concerne un seul iPhone isolé », tout en attirant l'attention sur le fait, ajoute-t-elle, que l'affaire « concerne plutôt le ministère de la Justice et le FBI qui cherchent par l'intermédiaire de la justice à obtenir un dangereux pouvoir, que le Congrès et le peuple américain ont refusé de leur donner : la capacité de forcer des entreprises comme Apple à miner les intérêts fondamentaux en matière de sécurité et de protection de la vie privée de centaines de millions d'individus à travers la planète. »
Le patron d'Apple est également monté au créneau en s'exprimant à travers une interview à une chaîne de télévision dans laquelle il souligne, cité par zdent.fr : « Aucun tribunal n'a jamais autorisé ce que le gouvernement réclame maintenant, aucune loi ne soutient un usage si illimité et si large de la procédure judiciaire et la Constitution l'interdit. »
Assimilant la demande du FBI à ‘‘un cancer'', la jugeant ‘‘mauvaise pour l'Amérique'', Tim Cook avance en effet que l'outil qui lui est demandé « pourrait être réutilisé en dehors de l'affaire de San Bernardino, pour d'autres enquêtes, mais aussi par des régimes autoritaires », indique ce même site.
Le site du journal suisse www.letemps.ch s'est intéressé à ce dossier et a tenté d'expliquer exactement ce que le FBI demande à Apple et pourquoi ce dernier s'y refuse. « Si débloquer un téléphone sur demande judiciaire légitime ne pose pas vraiment problème à Apple qui semble d'ailleurs y avoir procédé près de 70 fois depuis 2008, écrit le journaliste de ce site, il n'en va pas de même de l'écriture d'un nouveau programme destiné à faire sauter des verrous de sécurité », ajoute-t-il, avant de resituer ce débat dans un cadre général en soulignant que cette « tuerie de San Bernadino révèle de nouvelles lignes de fractures dans le débat mondial sur le chiffrement des données ».
Dans ce débat, les avis continuent de diverger entre ceux qui soutiennent Apple, notamment les géants de l'internet, tels Google, Microsoft, Whats'app et même Twitter, et d'autres, comme Bill Gates enclin à voir la firme céder à la requête de la police américaine. Les premiers soutiennent en effet la position de Tim Cook en avançant l'idée qu'un outil informatique conçu uniquement pour le téléphone concerné « n'est pas concevable et que la clé anglaise électronique que le FBI réclame serait au fond un outil pérenne et utilisable à loisir par l'agence américaine », indique letemps.ch qui se fait à l'occasion l'écho des arguments de l'autre partie des analystes, favorable à ce « que le téléphone visé soit ‘‘craqué'' directement par Apple, dans ses laboratoires, hors la vue des officiels américains, et que le téléphone soit ensuite détruit par la marque, ce qui permettrait de concilier les intérêts divergents du renseignement, en lui transmettant l'ensemble des données qu'il contient, et de la célèbre marque américaine, en ne livrant pas le dispositif sollicité par le FBI », écrit ce site.
Même si l'opinion publique américaine s'est montrée favorable, avec une courte majorité, à la requête du FBI, de nouvelles informations divulguées par des observateurs risquent de faire évoluer le cours des choses : « Pas moins d'une douzaine de demandes auraient été effectuées par la justice américaine à Apple pour extraire des données d'iPhones à des fins d'enquêtes », note le site français zdnet.fr précisant, notamment, que « ces affaires ne seraient en rien liées à des affaires de terrorisme ». Pour l'heure, Apple serait sur le point de bénéficier d'un soutien de taille si l'on en croit des informations rapportées par le Wall Street Journal qui, selon ce que rapporte le site www.frandroid.com, « affirme que plusieurs grandes entreprises, ce qui comprend Google, Facebook et Microsoft, ont donc l'intention de déposer une requête conjointe en soutien d'Apple, d'après des sources proches de ces entreprises ».
Le même site ajoute « que Twitter pourrait également déposer une requête, mais sans que l'on sache si ce serait à titre individuel ou avec ce groupe ». Les mêmes sources affirment que la firme de Tim Cook a reçu pour le moment nombre de déclarations de soutien. « Mark Zuckerberg s'est dit ‘‘en sympathie avec les arguments d'Apple'', Sundar Pichai juge également néfaste la création d'une backdoor pour les agences gouvernementales, tandis que Brad Smith, de Microsoft, a déclaré au Congrès jeudi dernier que son entreprise allait déposer une motion d'appui à Apple », lit-on sur frandroid.com. Pour rappel les entreprises de l'internet et les autorités politiques et sécuritaires s'affrontent depuis quelque temps sur le terrain de la sécurité des données et s'opposent sur la conduite à tenir face au cryptage des données. Sous le titre « Pour le renseignement américain, les géants de la Silicon Valley font le jeu du terrorisme », le site de la radio française rtl.fr a mis en ligne le 18 février dernier un papier relatant des propos du chef de la NSA, l'agence de renseignement américaine, selon lesquels, « les dispositifs de chiffrement des smartphones ont empêché son agence de recueillir suffisamment de renseignements pour prévenir les attaques du 13 novembre ». Le site reprend des passages d'une interview de Michael Rogers, patron de la NSA diffusée par Yahoo News et notamment l'affirmation suivante : « Clairement, si on avait su, Paris n'aurait pas eu lieu. » Selon ses propos, les attaques terroristes qui ont visé la capitale française le 13 novembre 2015 n'auraient « pas été perpétrés si les terroristes n'avaient pas utilisé des outils de communications cryptées qui leur ont permis de passer sous les radars de surveillance des services de renseignements ». Rappelant que « les autorités et les entreprises technologiques s'écharpent depuis plusieurs mois sur le chiffrement des téléphones », ce site explique que les sociétés de l'internet échaudées « par les révélations d'Edward Snowden sur la surveillance massive pratiquée par la NSA », se sont mises d'accord pour refuser « d'affaiblir la sécurité de leurs appareils au nom du droit à la vie privée de leurs milliards de clients ».
De l'autre côté, les pouvoirs publics et les services de sécurité impuissants devant les systèmes de cryptage de plus en plus performants, « demandent l'instauration de portes dérobées (backdoors) dans ces logiciels pour pouvoir accéder au contenu d'un téléphone chiffré et espionner des communications », poursuit-il.
Quelle que soit la suite que la justice américaine réservera à cette affaire, le site helvétique letemps.ch y voit déjà une illustration supplémentaire des « vents contraires qui soufflent sur le débat du chiffrement ». En effet, explique-t-il, en temps de paix et de calme, les citoyens sont enclins à défendre la vie privée et le respect de la liberté d'expression. « A l'inverse, ajoute-t-il, lorsque la terreur les frappe, ces mêmes citoyens réclament alors de l'Etat, et notamment des services de police et de renseignement, une efficacité opérationnelle que le chiffrement vient précisément contrarier.
Pour l'analyste du site français zdent.fr qui a suivi cette affaire, il y a lieu de tenir compte d'un « contexte double de pré-campagne électorale et de l'impact des révélations d'Edward Snowden sur la surveillance généralisée pratiquée par les agences de renseignement », pour, ajoute-t-il, se poser deux questions : « Quelle peut être la réponse des politiques face à la puissance technique de sociétés qui dans les faits s'opposent à la volonté des pouvoirs publics ? Mais surtout, quelle est la capacité des autorités à respecter la loi concernant le respect de la vie privée ? » Bonnes questions.


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