Le salon international du tourisme et du voyage (Sitev) s'adapte à la nouvelle conjoncture économique en appelant, dans sa 17e édition, les professionnels du secteur à aller vers une économie durable. C'est le slogan de cette édition qui se tiendra du 15 au 18 mai au palais des expositions (Safex), sous le patronage du ministère de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat. La conseillère chargée de la communication auprès de ce ministère, Amel Ramla, a rappelé que le tourisme se compte parmi les secteurs prioritaires sélectionnés par les pouvoirs publics pour préparer l'après-pétrole. « Ce salon est une opportunité pour donner au tourisme une valeur économique nationale. D'où le slogan de cette édition », explique-t-elle. Les professionnels, les agences de voyages notamment, ont-ils la capacité de relever ce défi ? La gérante de l'agence « Voyage du cœur », Nacéra Moumen, estime que c'est possible si toutes les conditions sont réunies. Parmi ces conditions, les infrastructures d'accueil. « La crise économique actuelle affecte l'affluence vers les agences de voyages. Le Sitev sera une occasion pour les agences de voyages de proposer des produits adaptés pour attirer une clientèle qui n'a pas les moyens de s'offrir des voyages coûteux à l'étranger, et les remplacer par des produits locaux », explique-t-elle en signalant que la conjoncture économique actuelle est une opportunité pour mettre en avant le tourisme local et contribuer ainsi à l'essor économique. « Le salon sera justement une occasion pour les agences de voyages de se rapprocher des directions locales du tourisme pour voir, dès à présent, ce qu'elles ont à proposer comme circuits, d'une part, et comme formules d'accueil, d'autre part. Pour notre part, nous avons déjà un programme touristique dans des villes côtières, telles Tipaza, Jijel et Bejaïa », confie-t-elle en signalant que les touristes locaux se penchent de plus en plus vers les réservations à l'avance. L'expert international en économie, Abdelmalek Serrai, pense, pour sa part, que le retard accumulé dans le développement touristique dans notre pays ne sera pas facile à rattraper. « Certes, des efforts sont consentis de la part des pouvoirs publics et des opérateurs privés. Mais l'administration reste sourde à l'appel économique et peu sensible à l'essor touristique. Ce décalage entre le discours politique et le terrain demeure », constate-t-il. Il assure que ce ne sont pas les infrastructures d'accueil qui posent problème, puisque c'est en voie d'être réglé, mais plutôt un problème de « mentalité ». « Nous n'avons pas encore cette culture touristique ni du côté des citoyens ni du côté des opérateurs. En Tunisie, le citoyen joue le rôle d'ambassadeur pour attirer les touristes étrangers. Ce n'est pas le cas chez nous. A l'extérieur, dans les salons internationaux du tourisme, la participation de l'Algérie doit se déployer par le biais d'une véritable politique de marketing, menée par une équipe de spécialistes », dit-il. La 17e édition du Sitev prévoit, selon la chargée de communication de l'Office national du tourisme (ONT), qui organise cet événement, un workshop qui réunira les professionnels du tourisme étrangers et nationaux. « 250 participants prennent part à la 17e édition du Sitev, avec la participation de 15 pays étrangers. L'Iran, la France, Monaco, le Venezuela et le Mexique participent à cette édition pour la première fois », précise-t-elle. La gérante du « Voyage du cœur » a signalé, par ailleurs, que les touristes algériens se tournent de plus en plus vers les destinations non européennes à cause des nouvelles procédures relatives aux visas. « La tendance aujourd'hui est aux destinations asiatiques. Le Sitev nous permettra de rafraîchir nos contacts et de chercher de nouveaux partenaires qui répondent aux nouvelles attentes de nos clients », fait savoir Mme Moumen.