« La répartition des structures sanitaires à travers toutes les régions du pays nécessite la révision de la carte sanitaire. Car aujourd'hui, la couverture sanitaire doit toucher l'ensemble des citoyens », a indiqué hier Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en visite de travail et d'inspection effectuée dans la wilaya de Tébessa. Pour le ministre, la réussite de la nouvelle carte sanitaire repose aussi sur la nécessité de trouver des mécanismes de complémentarité entre les secteurs public et privé. « Nous avons fait une étude qui nous a permis de constater que le malade est ballotté entre les structures sanitaires privées et publiques pour pouvoir se soigner. Il faut prendre en charge le patient, qu'il soit bénéficiaire d'une couverture de sécurité sociale ou pas, car aujourd'hui, l'Algérie est devenue une référence internationale en matière de couverture médicale », a souligné Abdelmalek Boudiaf. Ce dernier a donné l'exemple de la ministre française qui, selon lui, s'est intéressée au modèle algérien qui offre des soins à travers les centres médicaux de proximité. Pour ce qui est de la faiblesse de la couverture médicale dans des régions frontalières et des Hauts-Plateaux qui accusent un manque flagrant en matière de spécialistes, le ministre insiste sur ce sujet pour dire que son département compte toujours assurer les opérations de jumelage entre les hôpitaux pour réaliser des opérations chirurgicales. Le ministre qui n'écarte pas l'idée de la réalisation d'un centre hospitalo-universitaire à Tébessa, si les conditions sont réunies, insiste, par contre, sur la continuité des caravanes sanitaires pour sillonner les régions déshéritées afin d'assurer les soins de proximité. Evoquant le renforcement de la sécurité dans les hôpitaux pour faire face au phénomène des agressions contre le personnel médical, le ministre a réitéré son appel lancé aux responsables des structures sanitaires pour signer des conventions avec des sociétés privées spécialisées dans la sécurité. « J'ai donné mon accord pour le renforcement de la sécurité, surtout dans les services des urgences, par des équipes de sécurité privée », a-t-il annoncé. Interrogé sur la découverte d'un traitement médical contre le diabète par un médecin-chercheur algérien, le ministre a expliqué que son département n'est pas contre, a priori, la commercialisation de ce traitement qui est « un complément de médicaments », mais des procédures préventives sont nécessaires. « Il y a encore un travail de recherche à faire avant de procéder à sa commercialisation sur le marché. Entre la mise au point d'un médicament et sa commercialisation, il y a des années d'écart », signale-t-il. Au poste-frontière Bouchebka, entre l'Algérie et la Tunisie, le ministre a rendu visite à l'équipe médicale qui assure le contrôle des personnes entrant ou sortant du territoire national pour se prémunir contre les maladies transmissibles telles que la grippe aviaire et d'autres maladies infectieuses. Dans cet important poste frontalier qui est doté même d'un scanner pour vérifier la marchandise importée ou exportée de et vers la Tunisie, Boudiaf a donné des instructions au personnel médical afin d'élargir les soins aux citoyens tunisiens habitant près de la frontière. Il a promis par la même occasion de renforcer l'équipe médicale en moyens humains et matériels pour faire face au contrôle du flux humain qui atteint une moyenne de 1.000 personnes par jour. Dans son programme de visite, le ministre a menacé, en présence des autorités locales, les responsables d'un projet de réalisation d'un hôpital psychiatrique qui accuse un retard de plus de huit années de retirer le budget destiné à cette infrastructure pour le réinjecter ailleurs, dans un autre projet dans une autre wilaya.
