Contrôler les usagers du tramway et lutter contre les resquilleurs est une mission qui s'avère contraignante et difficile devant l'attitude de certains voyageurs. Mis en exploitation le 8 mai 2011, le tramway constitue, depuis, le moyen préféré et le plus utilisé par les habitants de la région Est d'Alger. Cet engouement n'est pas dû seulement à sa ponctualité et son confort mais parce que le paiement peut être évité. Du coup, les resquilleurs se font plus nombreux. Face à cette situation pénalisante à la société exploitrice du tramway, Setram, filiale du groupe RATP-El Djazaïr, a instauré depuis plus de huit mois la validation des titres de transport lors de l'achat avec une durée de vie de trois heures. Néanmoins, cette mesure n'a pas dissuadé les fraudeurs. Ces derniers affichent un dédain envers les contrôleurs créant un climat hostile. Les empoignades sont devenues monnaie courante à bord des rames. Les contrôleurs tentent tant bien que mal de gérer ces situations. « Il y a une petite minorité de voyageurs qui paie. Les resquilleurs ne craignent personne », relève un contrôleur. Il soulignera que « près de 50% des usagers du tramway d'Alger sont des resquilleurs. De plus, ces individus causent des désagréments à bord du tram ». Face à ces agissements, les éléments de la police installés au niveau de la station du métro et à sa proximité sont souvent sollicités. Cette situation est également décriée par les habitués du tramway. Des abonnés dans leur majorité, ces voyageurs déplorent l'irrespect affiché envers le contrôleur qui « ne fait que son travail ». « Le plus grave est que ces resquilleurs occupent les places assises obligeant ceux qui ont payé leur ticket à voyager debout », dira une dame. Pour cet autre usager, certains contrôleurs restent attentifs aux explications des fraudeurs et compatissent à leur situation sociale. « Que de fois, des jeunes s'approchent discrètement d'un agent pour lui confier qu'ils sont sans le sou et qu'ils n'ont pas les moyens de payer leur billet ». Pour les agents du tram dont le nombre a atteint les 266 postes permanents depuis l'ouverture du deuxième tronçon reliant Mouhous (Bordj El Kiffan) à Dergana, le taux le plus élevé de resquilleurs est relevé dans la journée du vendredi notamment la matinée et de midi à quatorze heures. Il s'agit des riverains qui se déplacent vers le marché de Bab Ezzouar et les fidèles empruntant le tramway pour la prière du vendredi. Avec près de 50.000 voyageurs par jour, les contrôleurs du tramway font face à des situations contraignantes. Qui perdurent.