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La rue a ses réseaux
Marché informel de l'or
Publié dans Horizons le 14 - 08 - 2016

« L'informel est un marché où on peut faire de bonnes affaires, comme on peut perdre son capital », ajoute Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce). A Alger, le marché noir de l'or a la peau dure. Depuis maintenant plusieurs années, les marchands du précieux métal se font de plus en plus nombreux, constituant un réseau clandestin qui fait porte atteinte à l'économie nationale. Il nous a été permis de constater ce trafic dans de nombreux endroits de la capitale. A cet effet, nous avons accompagné, durant une matinée, ces vendeurs de bijoux sur la grande route du chemin des Fusillés, plus connue par Oued Kniss, aux Annassers (anciennement Ruisseau). Ces marchands, des femmes et des jeunes, connus sur la place publique, excellent dans ce négoce. Qui n'a jamais été confronté à ces personnes qui longent les trottoirs ? Souvent, c'est par « Madame kach cassé ? », pour faire allusion à l'achat d'un bijou en or à bon prix, que des jeunes s'adressent aux passantes.
Ces jeunes qui ne semblent, toutefois, pas faire partie d'une activité commerciale quelconque, forment un réseau illicite bien organisé avec les marchands d'or. Dans le petit parc de Oued Kniss, les « dellalate », appellation donnée à celles qui s'adonnent à la vente de l'or clandestinement, emplissent les lieux. Et c'est souvent ces jeunes qui les mettent en relation avec de potentiels clients, pêchés à même les trottoirs. Installés le long de la rue, ils interpellent les passants pour leur proposer de leur acheter de l'or cassé ou de leur vendre des bijoux à l'unité quand il s'agit d'un bijou léger et au poids pour les ornements plus massifs. Nous avons rencontré Kaki, un jeune homme du coin, qui connaît les ficelles du marché depuis une dizaine d'années. Lui qui n'a pas fini ses études a dû gagner son argent de poche au marché aux puces.
Peu à peu, nous a-t-il indiqué, des occasions de vendre de l'or commençaient à se profiler, et étaient bien plus fructueuses que les petits objets qu'il vendait. Une femme qu'il avait appris à connaître à Oued Kniss, lui fit la proposition de l'accompagner de jour pour lui trouver des chalands parmi les passants. Son premier réseau était né. Cette association, dira Kaki, dure encore aujourd'hui, même après s'être marié. « C'est un commerce très profitable si on sait s'y prendre », a-t-il appuyé. A présent, il arrive à travailler avec plus d'une dizaine de « dellalate » par jour et de partager les gains. Fatima, une sexagénaire connue parmi ses consœurs sous l'appellation de « Na Fatma », vit de ce commerce depuis vingt ans. Elle avoue devoir se lever chaque matin, avec l'idée de devoir faire des bénéfices. Avec ses deux filles non mariées et un fils divorcé, c'est elle qui nourrit sa famille. « Parfois, les affaires sont bonnes, surtout en été. Mais l'hiver est plus dur et nous devons faire marcher nos contacts pour pouvoir gagner notre pain », confie-t-elle. Pour Djamila, une autre femme assise sur l'un des bancs du parc, il est question de confiance. « Si l'on gagne la confiance de nos clients, les affaires marchent. On est là depuis des années et ça marche bien », a-t-elle avoué, exhibant ses bijoux. Sur les trottoirs du marché d'Oued Kniss, ils sont nombreux à s'adonner à cette pratique. Des jeunes proposent leur marchandise aux passants à des prix différents de ceux pratiqués par les bijoutiers légaux. Leur clientèle est généralement constituée de femmes à qui l'on propose un bracelet, une chaîne ou une bague et c'est, a-t-on constaté, des liasses et des liasses de billets d'argent que l'on compte à tour de bras.
Les bijoutiers s'en lavent les mains
De l'or poinçonné ou non, on a l'embarras du choix. Les « dellalate » assurent qu'il s'agit d'or 18 carats, autorisé par l'Etat. Elles affirment, par la même occasion, travailler pour le compte de bijoutiers. Ce que réfutent catégoriquement ces derniers. « Nous n'avons aucune relation avec ces vendeuses », affirme un bijoutier à El Annassers, bien que nombreuses d'entre ces femmes ont été aperçues sortir de son magasin. Il est question, selon Kaki, de peser les bijoux et d'estimer leur valeur.
Les bijoutiers, pour leur part, ne se sentent aucunement concurrencés par la prolifération de l'informel face à leurs portes. « Le client qui s'aventure à acheter au marché noir risque gros », argumente Cherif, un bijoutier qui a pignon sur rue. Et pour cause, le marché est envahi de métal jaune de mauvaise qualité. « Acheter dans un magasin est toujours plus sûr que dans la rue chez un vendeur anonyme », estime-t-il.
L'informel s'invite dans les foyers
« L'informel ne cesse de gagner du terrain, et ce, malgré les multiples mesures prises par le gouvernement afin de le contrer », a indiqué Boulenouar. La vente clandestine va plus loin. Le réseau infiltre les maisons et les lieux de travail.
Selon le même interlocuteur, plusieurs facteurs favorisent la vente de l'or au marché noir, notamment le prix. L'été, période de l'année où l'achat des bijoux est plus fréquent, ajoute à sa valeur. Quoique au marché parallèle, les prix paraissent plus abordables. Une différence de 1.500 DA à 2.000 DA par rapport au prix du marché légal. Ainsi, le prix de vente chez l'Agence nationale de l'or (Agenor) varie entre 3.800 DA et 4.200 DA le gramme, selon Abdessamed Ali Akram, bijoutier et formateur affilié à l'Association des commerçants et artisans. A l'achat, ajoutera-t-il, les prix varient entre 5.200 et 5.800 DA pour le modèle ancien et un peu plus pour les plus récents.
« Ce prix est appliqué depuis quelques mois, il peut être revu à la hausse ou à la baisse, tout dépend de la bourse mondiale », souligne-t-il. Pour le prix d'importation, il varie entre 6.800 DA et 8.000 DA. L'or provient généralement d'Italie, de Dubaï, d'Arabie saoudite, de Turquie et désormais plus rarement de Syrie. L'or importé d'Italie coûte plus cher « parce qu'il est mieux travaillé et la finition est meilleure », explique le bijoutier.
Vente sans garantie
Le président de l'Apoce met en garde contre l'achat de l'or sans garantie. Le marché national est inondé par des importations frauduleuses de l'or jaune, dira ce dernier. Certains connaisseurs de l'activité révèlent, selon lui, un certain développement de faux poinçons et même une absence de toute marque spéciale dans la fabrication de ce métal. Il estime que, aujourd'hui, le marché est submergé d'or truqué issu de la récupération de bijoux sous forme d'or cassé.
« Les clients nous avouent que les bijoutiers de confiance se font rares et nombreux hésitent à acheter des bijoux. Certaines mères de famille qui ont une fille à marier sont obligées de payer les bijoux nécessaires en trois ou quatre tranches », signale Zebdi. Un risque à prendre si l'on achète chez un vendeur clandestin. Rien ne garantit pour le client que des arrhes lui aient été versées. Certains bijoutiers malhonnêtes, travaillant généralement pour le compte de « dellalate », vont plus loin. Ils mélangent des matières jaunes comme celle des pièces de monnaie de 20 et 50 DA avec l'or pour gagner en poids. Le bijoutier, dira le responsable de l'Apoce, fournit toujours un bon d'achat ou de garantie pour tout bijou acheté qui certifiera de sa qualité.


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