Comme chaque Aïd El Adha, une fête marquée par le sacrifice du mouton, les services de santé font le compte des dégâts. Le maniement des accessoires tranchants lors du sacrifice provoque des blessures. Dans certains cas, les dégâts sont graves et ont nécessité des interventions. Au centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha-Pacha, le pavillon des urgences médicochirurgicales a enregistré l'arrivée de plus de 200 personnes. « Ils étaient entre 215 et 220 personnes, des deux sexes, à venir aux urgences le premier jour de l'Aïd. La majorité des blessés ont subi des sutures et été traités en ambulatoire », a expliqué le directeur de garde, Abderrahmane Mimouna. Toutefois, reconnaît notre interlocuteur, « certains cas graves ont été admis au bloc opératoire ». La mauvaise manipulation des couteaux et des haches bien aiguisés a été à l'origine des blessures légères en particulier au niveau des mains et des pieds. L'âge des blessés varie entre 20 et 60 ans. Hier, au deuxième jour de l'Aïd, le même CHU a également enregistré l'arrivée d'une dizaine de personnes pour des plaies à la main. Lors de notre passage, des médecins résidents s'affairent à suturer ces plaies. Deux femmes et un homme allongés sur les lits résistent à la douleur, au moment où les médecins enfilent l'aiguille dans la chaire abimée par des lames tranchantes. Pour un quinquagénaire, « l'accident s'est produit en manipulant une tronçonneuse. Depuis une vingtaine d'années que je découpe le mouton sans la moindre anicroche, cette fois-ci, j'ai voulu me perfectionner et avoir des coupes propres mais la tronçonneuse a glissée sur la graisse et m'a lacéré trois doigts », a-t-il reconnu. Les deux autres femmes sont également prises en charge avec célérité sous l'œil vigilant du médecin de garde, Nadji Saïd Amara, spécialiste en traumatologie. « Un grand afflux a été enregistré le premier jour de l'Aïd et nous avons traité tous les cas avec professionnalisme et moralité. Néanmoins, certains patients s'impatientent et nous rendent les conditions plus pénibles », tient-il à préciser. Pour notre interlocuteur, « il est important de penser à préparer ces incidents qui se reproduisent chaque année, en dotant le pavillon des urgences de tout le matériel nécessaire ». Le Dr Saïd Amara ne manquera pas de souligner l'attitude agressive de certains patients qui vont, parfois, jusqu'à insulter le médecin. Non sans appeler à une meilleure organisation des urgences en adoptant à titre d'exemple le tri. Des médecins rencontrés sur place corroborent les dires de notre interlocuteur et dénoncent l'agression d'une collègue à 4h du matin, dont les affaires ont été volées. Chaque année, des personnes, notamment des enfants, sont victimes d'innombrables cas de brûlures et de blessures. La Protection civile a, dans un communiqué, appelé les citoyens à un maximum de prudence lors de la manipulation des outils utilisés lors du sacrifice (couteaux, haches, chalumeaux...). Leur utilisation doit répondre à des consignes de sécurité. Ils doivent être placés hors de la portée des enfants et conservés dans leurs étuis.