Il a eu l'occasion de travailler avec Georges Leekens entre janvier et juillet 2003. En tant qu'adjoint, Mohamed Mihoubi est le mieux placé pour parler de la méthode Leekens et tout ce qui se dit sur lui comme entraîneur de seconde zone. Dans cet entretien, l'ex-coach du RCA commente la nomination du technicien belge comme sélectionneur. Il a estimé qu'il a toutes les cartes pour accomplir sa mission. Le match contre le Nigeria sera celui des joueurs, selon notre interlocuteur. L'éventualité de son départ prématuré est à écarter. Il a également abordé la personnalité du successeur de Rajevac. Après avoir fait un marathon de négociations avec plusieurs entraîneurs, le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, a choisi Georges Leekens. Un commentaire... Je pense que c'est un entraîneur qui a le profil recherché par la FAF. Leekens a déjà travaillé en Algérie. Par rapport à son prédécesseur, il connaît la mentalité du joueur algérien et sait comment communiquer. Le handicap de la langue ne se posera pas, puisqu'il est francophone. Vu le peu de temps qui reste, il ne fallait pas aussi s'attendre à un coach qui dépasse les capacités financières de l'instance fédérale. De mon côté, je souhaite à Georges beaucoup de réussite dans une tâche qui sera, que l'on veuille ou non, délicate. D'aucuns redoutent que le scénario de son départ en 2003 se reproduise. Vous qui étiez dans son staff à l'époque, quelle a été la raison pour qu'il remette aussi vite le tablier ? Il faut savoir qu'à l'époque, sa femme est tombée malade. Son départ ne peut pas effacer le fait qu'il a qualifié l'équipe nationale à la coupe d'Afrique de 2004 en Tunisie. Je pense qu'il n'est pas revenu pour partir aussitôt. Il a des objectifs à atteindre, à savoir la qualification au prochain Mondial et une demi-finale durant la CAN 2017. Que pensez-vous de sa méthode ? Il a beaucoup de points positifs, dont la communication. Il est proche des joueurs et sait comment préserver le groupe du clanisme. La politique des stars n'a pas de place chez lui. Pour ceux qui disent qu'il a une faible personnalité, j'ai eu l'occasion de travailler avec lui et de le côtoyer. C'est un homme de caractère et à principes. Après 13 ans, il a dû encore acquérir plus d'expérience et de vigilance. A notre époque, il y avait la première vague de joueurs binationaux. Il a su comment les intégrer dans l'équipe composée également de joueurs locaux. Personnellement, les mois que j'ai passés en sa compagnie m'ont beaucoup servi sur le plan professionnel. Leekens aura moins d'une semaine pour connaître ses nouveaux poulains, avant le déplacement pour le Nigeria où aura lieu le match face aux Super Eagles rentrant dans le cadre de la 2e journée des éliminatoires du Mondial-2018. Sur quel point devra-t-il axer son travail ? Quand un entraîneur vient en cours de parcours, il doit trouver les mots justes et forts pour motiver ses joueurs. Je sais qu'il faudra du temps pour que ses capés assimilent mieux sa stratégie. A ma connaissance, il pourra mettre en place un onze déterminé plus que jamais à se transcender au Nigeria. Le match du 12 novembre sera un tournant décisif dans la course vers le Mondial-2018 pour les Verts. Sera-t-il celui de l'entraîneur ou des joueurs ? A mon avis, je pense que l'entraîneur devra avoir la baguette magique pour mener l'équipe à un bon résultat. La balle est dans le camp des joueurs. C'est à eux de prouver que l'époque Rajevac est du passé. Ils doivent se racheter avec eux-mêmes avant de se réconcilier avec le public algérien. Ce sera une question du collectif et de l'individuel. Chaque joueur doit se surpasser dans son poste. Cela va automatiquement se transformer en une force collective invulnérable. Vous semblez optimiste ? Pourquoi ne dois-je pas l'être ? En football, il faut toujours y croire. C'est vrai que nous avons perdu deux points à domicile face au Cameroun. Cependant, il reste encore quinze points en jeu. Cette équipe nationale est habituée à aller gagner à l'extérieur dans des moments difficiles. Le 12 novembre pourrait être le jour du déclic tant souhaité. Le Nigeria, qui a battu la Zambie à l'extérieur, a montré quelques insuffisances sur le plan défensif. A notre onze national de prendre cela en considération et jouer son va-tout.
