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Histoires vraies
Quartier du désespoir (3e partie)
Publié dans Info Soir le 22 - 06 - 2009

Résumé de la 2e partie n Avant de se mettre à écrire, Carolina Maria de Jésus se remémore toutes les étapes de sa vie....
Et comme Carolina lui demande ce qu'elle va devenir, elle s'entend répondre :
— Allez à la favela de Canindé. Personne n'y regarde personne et la pauvreté rachète tous les péchés.
C'est ainsi qu'avec son petit Joäo âgé de quelques semaines, Carolina prend la direction des hauteurs de São Paulo, dans ce cadre enchanteur où la misère a élu domicile. Elle est mal accueillie, personne n'est le bienvenu à Canindé. Entre déshérités, la solidarité devrait régner, mais il n'en est rien. C'est toute seule que Carolina Maria de Jésus doit s'installer. Comme elle n'a pas le moindre matériau, elle bâtit sa maison avec des planches qu'elle va voler la nuit sur le chantier d'une église en construction, à huit kilomètres de là. Elle construit ainsi une pièce de neuf mètres carrés, plus une «chambre» de quatre mètres carrés pour Joäo.
Et sa nouvelle vie s'organise. Nous sommes en 1947, elle a trente-quatre ans. Durant les années qui suivent, elle donne naissance à ses deux autres enfants, Carlos et Vera. De qui les a-t-elle eus ? Elle ne l'écrit pas dans son journal. On ne saura jamais la vérité à ce sujet, quelle qu'elle soit, il s'agit certainement d'une histoire malheureuse.
C'est le lendemain de la découverte du cahier d'écolier, le 16 juillet 1955, que commence la chronique de sa vie quotidienne. Il se trouve que c'est le troisième anniversaire de Vera. Carolina note : «Je lui ai offert une petite paire de souliers que j'avais trouvés quelques semaines plus tôt dans une poubelle. Je les ai lavés et raccommodés pour qu'elle puisse les porter.» Elle ajoute : «Vera a des chaussures, celles que la Providence a laissées pour elle. Mais moi je n'en ai pas. A Canindé, mes pieds heurtent les immondices. A São Paulo, ils se blessent sur les aspérités de l'asphalte que les bien-chaussés imaginent lisse et doux.»
Et les jours se succèdent, avec leurs alternances de joies et de peines.
21 juillet : «Aujourd'hui je chante. Je suis heureuse et j'ai demandé à mes voisins de ne pas m'ennuyer.
Nous avons tous notre jour de joie. Aujourd'hui, c'est le mien.»
17 août : «Quand je me suis levée, j'avais envie de mourir. A quoi bon vivre ? Les pauvres des autres pays souffrent-ils autant que les pauvres du Brésil ?»
Il n'y a pas que la misère, les privations, les difficultés pour nourrir correctement les enfants, dans le journal de Carolina Maria de Jésus, il y a aussi les autres habitants de la favela. Le bruit s'est répandu qu'elle écrivait et cela ne plaît à personne. On la jalouse parce qu'elle a de l'instruction. On la traite d'espionne.
Son voisin Euclide, un vieux Noir édenté à la barbe blanche, est particulièrement agressif. Il la réveille souvent la nuit en criant :
— Tu n'écris pas ? Tu ne vas pas chercher du papier ? Lève-toi donc pour écrire la vie des autres !
Alors Carolina Maria de Jésus se lève et va frapper avec un bâton contre sa cabane jusqu'à ce qu'il se taise.
Avec les femmes de Canindé ; les relations ne sont pas meilleures. Carolina écrit à leur sujet : «J'en ai assez de toutes ces commères de la favela. Elles veulent tout savoir. Leurs langues sont comme des pattes de poulets grattant tout dans les immondices.» (à suivre...)


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