Résumé de la 1re partie n Quand Mulikamu arrive au village où les hommes sont des paresseux, tout le monde le trouve étrange car il est travailleur... Tous se mirent à crier : «Qu'il s'en aille ! Nous ne voulons pas de lui parmi nous ! «Mulikamu prit la parole : «Ecoutez ce que j'ai à vous dire. Avant que je m'installe parmi vous, le grand Mguri-mgori m'est apparu en rêve pour me demander d'aller vous trouver et de vous apprendre à travailler. Vous êtes fainéants et votre paresse finira par vous coûter la vie. Je suis là pour empêcher cela.» Exaspérée, l'assemblée hurla de plus belle. «Je vois que vous courez à votre perte», conclut Mulikamu. Il quitta alors le beau pays du Bon Fleuve. Pendant longtemps, on n'entendit plus parler de lui. Un jour cependant, des gens qui redescendaient le fleuve, revinrent avec des nouvelles de Mulikamu. Après s'être installé plus en aval, il avait acheté vingt femmes avec lesquelles il charriait de lourdes pierres et des troncs d'arbres pour les précipiter dans le fleuve, à l'endroit où il était le plus étroit. Les fainéants rirent de bon cœur : «Mulikamu est devenu fou. Le travail lui a ôté la raison.» Ils ne rirent pas longtemps. La saison des pluies vint et le fleuve déborda. À chaque saison des pluies, l'eau montait dans le fleuve, inondant les environs. Par la suite, le fleuve retournait dans son lit, laissant derrière lui un limon fertile. Or cette fois-ci, l'eau ne baissait pas, tout au contraire. L'inondation progressait, détruisant les maisons, tuant hommes et bétail sur son passage. Ce fut seulement à cet instant que les hommes comprirent que Mulikamu s'était vengé en construisant un ouvrage sur le fleuve avec ses femmes, barrage qui transforma la vallée en un grand lac. Désespérée, la population fuit l'inondation dans la forêt et, une fois passée la saison des pluies, elle revint dans la vallée pour y reconstruire de nouveaux villages, labourer de nouveaux champs et élever de nouveaux troupeaux au bord du lac. Les hommes les plus sagaces commencèrent à comprendre que pour Mulikamu, il ne s'agissait pas de vengeance. En réalité, il les avait sauvés en accomplissant le vœu du grand Mguri-mgori qui était de leur apprendre à travailler. Ainsi, les hommes qui vivaient au bord du lac qui se forma sur le Bon Fleuve cessèrent de paresser et devinrent travailleurs. Depuis ce temps, le peuple de cette contrée vénère Mulikamu. Il lui fait des offrandes et l'appelle au secours le cas échéant, comme s'il était un dieu.