Contrôle n Certains parents peuvent considérer qu'en l'absence d'un accès à Internet à la maison, les enfants n'y auront pas accès et, par conséquent, ils n'ont pas à s'en soucier ou instaurer de dialogue à ce sujet. Ce serait ignorer la réalité des faits ! De quels jouets disposent aujourd'hui nos gamins ? Aujourd'hui, combien de petites filles passent leur temps libre à dorloter, habiller leurs poupées ou bien à jouer à la marelle sur le trottoir comme on en voyait souvent, il y a quelques décennies à peine ? En vérité très peu. Et même aucune. Exit le petit cheval en bois monté sur des roulettes que tous les mômes traînaient fièrement derrière eux comme un animal apprivoisé et docile. Exit les poignées de billes de toutes les couleurs que l'on s'échangeait quotidiennement comme une monnaie précieuse. Sans genre, ni nature, uniformes et mondialisés, les «jouets» de prédilection de nos jours ne sont autres que la console de jeu et les micro-ordinateurs. D'ailleurs, à force de manipuler leurs consoles de jeu, de nombreux enfants ont affaibli leurs vues et beaucoup, sur conseil de leurs médecins de famille, portent des lunettes. Cependant, quelles que soient «l'intelligence» de ces jeux sur écran et la dépendance qu'ils font naître chez les adolescents, ils demeurent virtuels et sans aucune consistance physique. L'enfant ne peut, de ce fait, ni les toucher, ni les modifier, ni les emporter dans son cartable. Ils font partie d'un autre monde, d'une autre dimension, inaccessible, hors de portée... Non sans risque pour la santé mentale des petits, l'Internet également a largement remplacé les séances de jeu que les enfants d'autrefois attendaient patiemment à la sortie des écoles ou pendant les heures de récréation. Le Net, il vrai, est un moyen qui donne accès à d'extraordinaires fenêtres ouvertes sur le monde, et par là à des possibilités infinies pour les enfants de s'informer, de consulter des ouvrages ou même des thèses, d'apprendre, d'enrichir leurs connaissances, de lier des amitiés à travers les cinq continents, d'ouvrir une boîte postale sous forme d'e-mails... Ils peuvent aussi se perfectionner et se cultiver, enregistrer ou écouter de la musique… Seulement, attention aux dérives ! Sans le contrôle et sans la surveillance de leurs parents, certains enfants s'habituent facilement à certains sites alimentés par ce qu'on nomme aujourd'hui, des «cybercriminels» sans foi ni loi, tapis derrière des blogs indécodables et souvent indéchiffrables. Auparavant l'enfant prenait, avant tout, le temps de vivre et de grandir. Le monde et ses pièges, ils les découvrait avec l'âge et l'expérience. Ses jouets étaient certes simples, pas chers, n'utilisaient aucune énergie, mais ils ne présentaient en tout cas aucun danger aussi bien pour sa santé physique que morale. Et en cela, il faut bien le reconnaître, la prosaïque toupie, les billes, le cerceau ou les osselets... sont irremplaçables. Un retour aux sources ? Apparemment, les contes de nos grands-mères sont à la veille de revenir en force. N'avez-vous pas remarqué que le fantastique est en train d'être revisité, réinventé ? Pas encore chez nous, mais dans les grandes sociétés de consommation. La série de films sur Harry Potter se vendent par dizaines de millions d'exemplaires, aujourd'hui. Le film Avatar du cinéaste Cameron, réalisateur de Titanic, a, dès sa sortie en salle, capitalisé des millions de dollars de recettes avant même d'être diffusé dans le reste du monde.
