Plainte Les familles des disparus vivent un deuil inaccompli et une misère matérielle. C?est à la faveur de l?ouverture, hier, d?une exposition de tableaux du disparu Hocine Arribi, au siège de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l?Homme, que le président de cette dernière, Me Ali Yahia Abdennour, a présenté à la presse les grandes lignes de sa ligue en matière de défense de ces droits en Algérie. D?emblée, l?avocat et spécialiste de cette question a exposé les principaux axes des actions que son institution a menées, ces dernières années, et qu?elle compte poursuivre durant l?année en cours. Il s?agit de la libération des prisonniers politiques et d?opinion, la situation particulière vécue par la presse, ces derniers temps, et le dossier des disparitions. Mais c?est ce dernier sujet qui a pris le pas sur les autres thèmes durant la rencontre, pour la simple raison d?abord, qu?au-delà de la commémoration de la mémoire de l?artiste disparu ? ses proches estiment qu?il a été enlevé par les forces de sécurité?, la capitale française, Paris, a abrité, il y a deux semaines, une réunion ( 27 et 28 février dernier) consacrée à la question des disparus en Algérie. D?après, Me Ali Yahia, la dernière semaine du mois en cours, la question des droits de l?Homme en Algérie sera débattue à Genève par la Commission des droits de l?Homme de l?ONU et son institution va déposer une plainte relative justement à cette question des disparus. Mais pourquoi évoquer actuellement cette question ? Selon le président de la Laddh, parce que « le pays est sur le point de vivre une campagne électorale, les candidats doivent se prononcer sur la question et l?Etat algérien, même si le pouvoir politique change, il doit régler le problème des disparus cette année». Au passage, Me Ali Yahia Abdennour estimera que la commission ad hoc, créée il y a quelques mois par le président de la République et présidée par Me Ksentini, «ne peut faire aucune investigation» et on ne trouve en son sein « ni les structures appropriées pour faire ces investigations ni des représentants des familles des disparus». La parole a été donnée ensuite à ces mères de disparus, dont celle de Hocine Arribi, qui a témoigné sur les circonstances de la disparition de son fils et du calvaire qu?elle vit depuis. En revanche, les autres témoignages de ces mères ou épouses ont porté sur la situation de deuil inaccompli qu?elles vivent et de leur misère quotidienne. Enfin, en réponse à ce qu?a affirmé avant-hier à la télévision le chef de l?Etat clamant que depuis son arrivée au pouvoir, il n?y a pas eu de disparitions, certaines de ces femmes ont laissé entendre le contraire en citant deux cas, qui se seraient produits depuis 2000.