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Ainsi va la vie
Dans l'abîme de ses yeux (6e partie)
Publié dans Info Soir le 18 - 04 - 2004

Résumé de la 5e partie Naïma finit par accepter de faire la connaissance de l'homme qui l'importune depuis un certain temps.
Elle est restée avec lui presque une heure. A chaque fois qu'elle a essayé de se lever, il l'a suppliée de rester encore un peu. Elle est restée et elle l'a écouté patiemment. Elle l'a également regardé, se laissant prendre à ses yeux : des yeux d'un noir profond et mystérieux. Elle a encore ce regard en mémoire et il faut dire qu'elle n'est pas du tout mécontente de la tournure prise par les choses. Elle imaginait un homme rude et violent, mais c'est un homme doux et affectueux qu'elle a rencontré. «Je suis seul et malheureux», n' a-t-il cessé de répéter.
Elle l'a laissé l'accompagner jusque chez elle et, avant de la quitter, il lui a arraché la promesse de se revoir.
Il est inutile de dire qu'elle a été fortement impressionnée par cette «rencontre» et elle a beau essayer de ne pas lui accorder d'importance, elle ne cesse de penser à l'homme ? Belkacem.
En attendant le retour de son fils, elle tourne dans l'appartement, ne sachant que faire. Elle finit par s'installer devant sa coiffeuse : voilà longtemps qu'elle ne servait plus à rien. Elle se regarde longuement et, effrayée, elle se découvre des rides. Elle trouve ses yeux légèrement cernés et son teint défraîchi : c'est qu'elle ne se maquille plus ! Toujours occupée par son travail et, durant les heures de repos, par son fils, elle n'a pas le temps de penser à elle. Maintenant qu'un homme s'intéresse à elle, elle se trouve bien laide.
Elle rougit à cette pensée de se faire belle pour un homme. Elle avait cru, après sa mésaventure, être à jamais guérie des hommes et voilà qu'elle pense de nouveau à eux ! Elle secoue la tête. Non ! Le seul homme de sa vie, c'est Adlane, son fils et, pour le moment, il a huit ans. Elle a juré de tout faire pour l'élever dans la dignité et faire de lui un homme respecté. Sa vie, son amour et tout ce qu'elle possède sont à lui et à lui seul. Alors, fi des hommes ! Fi de ce Belkacem qui se dit malheureux et qui cherche auprès d'elle un peu d'affection...
On sonne à la porte. Elle va ouvrir. C'est Adlane. Elle le prend dans ses bras et le serre fortement contre elle.
? Mon petit c?ur ! Ma vie !
? Mais qu'est-ce que tu as ? demande le garçonnet, surpris par cette effusion.
? Je t'aime, dit la jeune femme.
? Moi aussi, dit l'enfant. Je t'aime et je n'aime que toi !
? Tu me le jures ? Tu n'aimeras jamais aucune autre femme que moi ?
? Oui ! Et toi, tu me jures que tu n'aimeras jamais un autre homme que moi ?
? Oui !
L'homme aux yeux noirs est déjà loin...
Mais deux jours après, au moment où elle se rend à son travail, elle le rencontre au coin d'une rue. Il pousse un petit cri de surprise en la voyant mais tout laisse croire qu'il l'attendait.
? Comment vas-tu ? demande-t-il.
? Bien, dit-elle.
Elle veut s'en aller mais il la retient par le bras. Elle lève les yeux vers lui, outrée par ce geste. Leurs regards se rencontrent. Ses yeux sont encore plus profonds, plus suggestifs que la dernière fois. Elle ne lui fait aucun reproche et, quand il l'invite à prendre un café avec lui, elle hoche la tête et le suit docilement. (à suivre...)


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