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Histoires vraies
Oreste (1re partie)
Publié dans Info Soir le 09 - 09 - 2012

Tout commence le 11 juillet 1979. On joue Andromaque de Racine au Théâtre municipal de Lyon. A l'époque, Sylvie a vingt-trois ans ; elle est secrétaire-dactylo à la PJ de la ville.
Comme tous les jeudis, elle se rend seule au théâtre où elle a un abonnement. Le programme ne l'emballe guère : elle a déjà vu cette pièce du répertoire classique et la troupe n'a pas une réputation extraordinaire ; à vrai dire, pour Sylvie, elle n'est composée que d'inconnus.
Mais dès le lever du rideau, elle a un choc. Oreste est superbe. Ce jeune homme, dont elle a oublié le nom à consonance germanique entrevu un instant sur l'affiche, l'attire, la fascine : de longs cheveux noirs bouclés, un visage aux traits réguliers, des mains fines et surtout des yeux noirs au regard intense, fiévreux. Au fur et à mesure qu'il parle, d'une voix prenante, passionnée, Sylvie ne peut s'empêcher de le détailler. II y a en lui quelque chose de fragile, mais en même temps une force et même une violence contenues.
Il fait particulièrement chaud, cette année-là. Les deux jours qui suivent sont éprouvants pour Sylvie. Au bureau, dans les rues, l'atmosphère est électrique. Sylvie, en tapant le courrier du commissaire Bertin, son patron, n'a qu'une hâte : vivement le 14 juillet. Avec une amie, elle ira se détendre en faisant la tournée des bals.
Le matin du 14 arrive enfin. Oppressée par la chaleur étouffante, Sylvie a mal dormi. Elle s'est assoupie quand, à 9 heures, son téléphone sonne. Elle décroche en maugréant. A l'autre bout du fil, la voix du commissaire Bertin :
— Je suis désolé de vous déranger un jour comme aujourd'hui, mais j'ai besoin de vous.
Sylvie laisse échapper un «non c'est pas vrai» où s'exhale toute sa déception. Le commissaire a un ton gentil :
— Il s'agit juste de prendre à la machine les aveux d'un meurtrier. Ne vous inquiétez pas, vous pourrez aller au bal ce soir.
Sylvie est d'une humeur massacrante en pénétrant dans les bureaux vides et chauffés à blanc de la PJ lyonnaise. Elle pousse la porte du bureau du commissaire Bertin. Son patron est en train d'interroger un homme qu'elle ne voit que de dos, mais elle reconnaît immédiatement sa voix : c'est celle d'Oreste.
Troublée, émue, Sylvie, après avoir salué son patron, prend place à sa machine. Oui, c'est bien l'acteur, mais il est dans un état effrayant : prostré, ruisselant de sueur, les yeux hagards, agité de frissons.
Le commissaire commence son interrogatoire :
— Vous vous appelez bien Werner Grass, citoyen suisse, et vous reconnaissez avoir assassiné votre femme Anna dans la nuit du 13 juillet.
Sylvie a du mal à taper. Les touches de sa machine s'embrouillent.
— Oui, monsieur le commissaire.
— Depuis combien de temps étiez-vous mariés ?
— Depuis exactement quatre ans.
— Pourquoi «exactement»?
— C'était hier notre quatrième anniversaire de mariage.
Sylvie voit l'acteur s'affaisser, soupirer un long moment et enfin se redresser.
— Avant la représentation, j'avais été lui acheter du parfum et un bouquet de roses. Quand je suis rentré du théâtre, Anna n'était pas là. Alors, j'ai mis le couvert. Et puis j'ai remarqué qu'un des crochets des rideaux s'était détaché. J'ai pris des ciseaux et je suis monté sur une chaise pour le réparer. Et c'est alors qu'Anna est arrivée. Tout de suite, elle s'est mise à crier. (A suivre...)


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