Intervention - Alors qu'Air Algérie durant de longues années s'est contentée de petites marges du marché aérien, se suffisant de transport de «point à point», les compagnies du Golfe par leurs choix ne sont pas loin de lui damer le pion. Dès lors, c'est en termes de choix stratégique que tout devrait se jouer. Et en ce sens, le président-directeur général de la compagnie nationale Air Algérie Mohamed-Salah Boultif, qui s'exprimait à la chaîne trois de la radio nationale ce matin, n'y est pas allé par quatre chemins. «Parmi les points qui figurent sur notre axe stratégique dans notre plan à moyen terme avalisé par le conseil d'administration de la compagnie figure en bonne place, à l'instar des compagnies du Golfe, le développement et la mise en place d'un «hub» au niveau de l'aéroport international d'Alger». Ce dernier aussi appelé plate-forme de correspondance aéroportuaire consiste en un aéroport qui permet aux passagers de changer rapidement et facilement de vol. C'est d'autant plus important que c'est justement ce qu'ont développé ces compagnies, notamment à Dubaï, à Doha ou encore plus récemment à Abu Dhabi. Le choix de cette pratique découle du concept dit «de sixième liberté» et qui a été particulièrement développé par ces dernières. Un concept que la compagnie nationale compte bien faire sien au travers de son plan à moyen terme qui comporte une dizaine d'axes stratégiques 2012-2016. «D'autant que la proportion de trafic dit de sixième liberté pour Air Algérie actuellement représente à peine 5 % au grand maximum», explique le P-DG. «Le fait de se redéployer sur l'international représente l'un des axes fondamentaux. C'est pour cela que j'ai parlé de la mise en place de hub au niveau de l'aéroport international d'Alger», a-t-il encore ajouté. Dès lors, outre que certaines destinations sont à l'étude, le renforcement des destinations existantes mais aussi la création de correspondance est l'une des priorités de ce plan. «Ce qui est le plus important dans la mise en place d'un hub c'est de construire des correspondances. Aller prendre du trafic en Afrique et de le transporter jusqu'en Europe, ou encore au Moyen-Orient», explique-t-il encore.Il ajoutera que la flotte existante de la compagnie a été aux deux tiers renouvelée. Soit une flotte qui comporte 42 appareils d'une moyenne d'âge de 7 ans et demi. Le plan à moyen termes, ajoute-t-il, a arrêté l'acquisition de 8 autres appareils. Trois modules 250 devraient remplacer les Boeings 757 existants dont l'acquisition remonte à 1990. Trois modules 150 sont, en outre, en développement ainsi que deux appareils pour le cargo. 27 compagnies aériennes arabes en réunion La 45e assemblée générale de l'Organisation des transporteurs aériens arabes (AACO) se tient à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 7 novembre à Alger. Cette assemblée, qui regroupe les dirigeants des 27 compagnies aériennes membres, les partenaires de l'industrie et les compagnies aériennes partenaires, sera présidée par Mohamed-Salah Boultif, P-DG d'Air Algérie et membre du Comité exécutif de l'AACO. L'assemblée générale se tient une fois par an pour définir les stratégies et le plan de travail de l'organisation. L'AACO, fondée en 1965 dans le cadre de la Ligue arabe, est un organisme à but non lucratif qui représente les intérêts des compagnies aériennes arabes au niveau régional et mondial. Sa mission principale est de représenter «les intérêts communs de ses membres et d'être le catalyseur de leur coopération». L'Algérie a déjà abrité l'assemblée générale de l'AACO en mai 1975.
