Logique - Malgré toutes les pommades et toutes les crèmes possibles et imaginables, il arrive un moment où le corps ne peut plus rien cacher, ni son poids ni son âge. Quelles que soient la société et l'époque où ils ont vécu, les hommes et les femmes ont toujours cherché la bonne recette pour arrêter le vieillissement, le temps étant irréversible. Les femmes naturellement se sont rabattues sur les potions dites magiques, ces cosmétiques censés raffermir la peau et lui donner sa vigueur de 20 ans. L'industrie des produits de beauté, comme L'Oréal, le leader mondial, a pratiquement tout inventé en restant constamment à l'écoute du moindre désir des femmes. Dans leurs laboratoires tenus secrets, ces grands groupes ont mis au point des lotions de toutes sortes, pour les peaux les plus difficiles pour les cheveux les plus rebelles. Ils ont pensé aux désagréments les plus intimes de la femme et aux nuances les plus délicates pour faire ressortir ses cils ou ses lèvres. Les coiffeurs leur ont emboîté le pas en créant de nouvelles coupes, de nouveaux styles qui donnent au beau sexe le reflet d'une éternelle jeunesse. Il n'est pas jusqu'au nez, jusqu'aux seins et jusqu'au visage qui ne soient pas rectifiés pour leur imprimer une meilleure allure, sans compter les cures amincissantes et les vêtements de sport qui finissent par faire des femmes des êtres diaphanes à la limite du virtuel. Le pari est-il pour autant gagné ? Pas du tout car le temps fait son œuvre et il suffit de gratter le vernis pour découvrir le rapiéçage. Malgré toutes les pommades et toutes les crèmes possibles et imaginables, il arrive un moment où le corps ne peut plus rien cacher, ni son poids ni son âge. Alors la vieillesse est mal, très mal vécue, presque comme un châtiment, un fardeau très lourd à porter. Quant aux hommes ils n'en mènent pas large dans le registre, particulièrement dans les pays occidentaux. Coupe tendance, sport, footing, vêtement jeune, tout est bon pour paraître dans le vent et connecté à la réalité et au mouvement ambiant. Pour cette tranche de quinquagénaires qui se savent rattrapés par le temps contre lequel ils ont opposé la plus grande résistance, le fils devient un copain qui l'invite à sa surboum. Ils sortent en boîte tous les deux, draguent chacun à sa manière et se présentent mutuellement leurs copines. Ce n'est qu'un leurre, un trompe-l'œil car la nature revient toujours au galop. Et le père qui s'est pris pour le fils se rend vite compte qu'il n'en a ni la candeur ni la fraîcheur, face à son miroir d'abord et surtout devant le regard sans pitié des autres.` Lui aussi, comme les femmes comme toute la génération de son espèce, vivra mal le temps des rides et la saison des cheveux blancs.