Les participants à la 2e édition du Festival national de la production théâtrale féminine ont lancé, hier, dimanche, un appel à toutes les comédiennes pour qu'elles consignent leur itinéraire artistique dans des mémoires en vue de le préserver de l'oubli et le transmettre aux générations futures. Au cours du débat qui a suivi une conférence animée par l'universitaire Djamila Mostefa-Sekai d'Oran sur le thème «La femme en 50 ans de pratique théâtrale en Algérie», ils ont soutenu que «seule l'écriture est à même de mettre à l'abri des vicissitudes du temps le patrimoine culturel et artistique de la femme algérienne». Les participants à ce festival organisé en hommage à la comédienne Wafia Belarbi, disparue en 1998, ont également considéré que les autobiographies des comédiennes «peuvent constituer une précieuse banque de données pour contribuer à l'écriture de l'Histoire du théâtre national féminin et son apport au recouvrement de l'indépendance du pays». Djamila Mostefa-Sekai avait auparavant évoqué, dans sa conférence, quelques grands noms de femmes comédiennes qui ont fait la gloire du théâtre national et souligné leur contribution à l'enrichissement de l'expérience théâtrale en Algérie. Mettant en exergue le militantisme des comédiennes pendant la Guerre de Libération nationale, elle a rappelé le rôle de l'association des Oulémas musulmans algériens dans la mobilisation des jeunes militantes, encouragées à participer à la sensibilisation de leur entourage à la résistance du peuple algérien contre l'occupant. Le rôle avant-gardiste des pionniers du théâtre national, à l'image de Maheddine Bachtarzi et de Mostefa Kateb, dans l'encouragement de la femme à investir le 4e art a été abordé par cette même universitaire, qui a également évoqué les appels adressés par le Parti du peuple algérien (PPA) et le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) aux femmes artistes, les invitant à combattre le colonialisme avec «d'autres armes que le fusil».