Résumé de la 2e partie - Francesco est emprisonné parce que son alibi, à savoir sa présence chez sa fiancée Ida à l'heure du crime, n'a pas été approuvé par cette dernière... Les carabiniers, semble-t-il renseignés, n'attendaient que cela, la cachette des fuyards est découverte. Un bataillon entier se répand dans les bois à la tombée du jour, le 23 juillet 1932. Francesco et Emilia sont cernés. Fatiguée par une course épuisante, alors qu'elle est à un mois de mettre son enfant au monde, Emilia se couche dans un fourré. Elle a froid, elle tremble de fatigue et de peur. Francesco retire sa veste, et tendrement recouvre le corps de sa jeune femme pour la réchauffer. «Ne bouge pas. Repose-toi. Je vais les attirer ailleurs. Je courrai toute la nuit, ils me suivront et, au matin, quand tu seras reposée, tu iras te cacher chez ta mère. Que Dieu vous protège toi et mon fils.» C'est un moment important dans la vie de Francesco, l'éternel fuyard. Un moment dramatique. La charnière de sa vie. «Si je suis tué, que mon fils me venge, car je serai mort pour lui !» Francesco ne doute pas qu'il aura un fils ! Un dernier baiser à la mère et il s'enfuit dans les bois, vers un destin qu'il ne contrôle malheureusement plus. Tout le village s'est raconté l'histoire et la fin tragique de cette chasse à l'homme. Francesco a couru, pensant entraîner les carabiniers à ses trousses, sauver sa femme et son fils. Mais dans la nuit, à la lueur des lampes-torches, les policiers n'ont vu que sa veste, recouvrant un corps dans les buissons. Les balles des carabiniers ont transpercé cette veste. Emilia est morte, l'enfant qu'elle portait est mort. De sa cachette, au-dessus du village, Francesco, figé de haine, a vu la civière que les carabiniers ont déposée devant la mère d'Emilia. Il a entendu les hurlements de la vieille femme et les plaintes des pleureuses sous le ciel torride. Il a pleuré, seul, jusqu'au soir, et ruminé sa vengeance. D'instinct, il a décidé qui les avait trahis. Qui avait guidé les carabiniers jusqu'à leur refuge. Les donneurs, ce sont Ida, l'ancienne fiancée, et son clan. Celle qu'il a marquée à vie pour trahison a trahi de nouveau. A la tombée du jour, Francesco gagne le village, alors qu'on le croit en fuite et ignorant le drame. Il parvient jusqu'à la maison de ses ennemis. Par les volets entrebâillés sur la tiédeur de la nuit, Francesco regarde les traîtres : Ida et son visage enlaidi de cicatrices, son père, sa mère, la bonne et un cousin. Les hommes boivent du vin, les femmes parlent. Ida parle plus fort que sa mère. Elle dit : «Ils l'attraperont ! Il ne pourra pas se venger, d'ailleurs les soldats nous protègent.» Francesco scrute la nuit et aperçoit les deux silhouettes en armes. La maison de ses ennemis est effectivement protégée par deux hommes de troupe. C'est donc qu'ils ont bien trahi. Alors Francesco ajuste son arme. La carabine d'abord. En quelques secondes, il déclenche un carnage. Ida, son père, sa mère, la bonne et le cousin tombent sous les balles, meurent dans le sang et l'odeur de poudre. Avant de s'enfuir, Francesco utilise le revolver coincé dans sa ceinture et abat les deux soldats qui foncent sur lui. Et c'est à nouveau le maquis, les bois, la faim, la traque permanente ; aidé par certains, guetté par d'autres, Francesco dort dans les arbres ou dans un creux de terre recouvert d'un rocher. Et, au bout de quelques mois, il a la certitude d'un nom. (A suivre...)