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Tuer c?était son rêve ! (3e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 23 - 06 - 2004

Résumé de la 2e partie En 2001, Lamia arrive à Alger où elle trouve du travail et un logis. Rassurée, elle se croit sauvée.
L?image d?une lame d?acier froid qu?elle enfoncerait dans une chair humaine molle et tiède l?enivre au plus haut point. A l?âge de 10 ans déjà, elle était obsédée par ce «projet» : réaliser un jour ce que son père avait failli faire à sa mère ! Pourtant, elle a bien tenté. En vain. Peu de temps après avoir fait la connaissance de Malika, le désir démoniaque revient à la charge. Elle se débat désespérément.
Malheureusement, elle doit s?avouer vaincue : elle est bel et bien attirée par cette idée fatale et la tentation est trop forte, trop brûlante : c?est la promesse d?un plaisir inouï !
Deux années durant, elle lutte contre ce désir, elle va jusqu?à éviter autant que faire se peut la quinquagénaire pour laquelle elle éprouve de la reconnaissance, mais l?image revient sans cesse. En 2003, elle est totalement sous l?emprise du mal. Elle n?a d?autre alternative que de s?abandonner à son plaisir monstrueux.
Le 9 mai 2003, son plan est fin prêt : Lamia va sacrifier son amie, le lendemain, au petit matin, avant son départ au travail. Une jubilation intense l?envahit. La veille, elle s?est coupé les cheveux pour ressembler à un homme. Puis elle s?est couchée tout habillée. A son réveil, elle prend son couteau, quitte son logis et pénètre dans le hall de l?immeuble ; terrée dans l?obscurité au pied de l?escalier, elle attend. A six heures, Malika ouvre sa porte et pose un sac poubelle sur le sol. Au même instant, Lamia franchit d?un bond quelques marches et plonge le poignard dans le dos de son amie. Une jouissance de démon la submerge quand l?objet pénètre dans la chair. Elle est au bord de la folie : huit coups de suite. La pauvre femme agonise à ses pieds.
Des pas se font entendre. C?est Rachid, le voisin, qui se précipite en peignoir. D?un coup de poing, il repousse Lamia et fait tomber le couteau maculé de sang. La jeune fille s?enfuit chez elle, pendant que le voisin appelle les secours.
Très vite l?équipe de la criminelle arrive sur les lieux. L?inspecteur trouve Lamia assise sur une chaise, un couteau propre à la main. Elle fixe un vase d?un air hagard. Elle lui demande simplement si Malika va bien.
Plus tard, elle ne lui cachera pas que son rêve de tuer l?obsède depuis l?âge de 10 ans. Sa victime était sa seule amie. Mais cela aurait pu être n?importe qui sauf un enfant, bien sûr, elle les aimait trop, ajoutera-t-elle?
Cinq heures plus tard, Lamia est incarcérée. La coupable est présentée à la barre de la session criminelle près le tribunal d?Alger, le 16 juin 2004, pour répondre du chef d?accusation retenu contre elle, à savoir homicide volontaire. Questionnée par le président de séance, l?accusée ne changea rien à ses déclarations et reconnaîtra tous les faits qui lui sont reprochés.
Le représentant du ministère public, après un long rappel des faits, reconnaît cette fille coupable d?homicide volontaire avec préméditation. Lamia sera condamnée à la perpétuité.
Les avocats de la défense ayant introduit un pourvoi en cassation, Lamia sera jugée une seconde fois.
L?accusée, l?air abattu, demande à la cour d?avoir pitié d?elle. Pour son dernier mot, Lamia dira qu?elle s?en remet à la justice.
Après délibérations et ayant pris en compte les circonstances atténuantes, le cas social de Lamia, la cour a condamné l?accusée à 12 ans de réclusion criminelle.


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