Participation ■ La performance de l'Entente de Sétif, hier, constitue une constellation d'autres exploits, jamais réalisés dans le football algérien. Si le MCA pouvait se targuer d'être le premier champion d'Afrique des clubs champions en Algérie, ou la JSK d'avoir remporté le trophée deux fois, l'ES Sétif a effacé toutes ces performances. En effet, l'Entente est devenue le premier club algérien à remporter la Champions League sous sa nouvelle formule. Elle a aussi égalé le record de la formation phare du Djurdjura, mais aussi elle sera la première équipe algérienne à disputer le Mondial des clubs. Une compétition qui prend de plus en plus d'ampleur surtout qu'elle regroupe les champions des cinq continents et des 6 confédérations de football. Vainqueur pour la première fois de la Ligue des champions d'Afrique de football (nouvelle formule), l'ESS aura, donc le droit d'être présente parmi les meilleurs clubs dans un tournoi relevé, qui aura lieu du 10 au 20 décembre 2014 au Maroc. Le premier match pour le représentant algérien aura lieu le 13 décembre. Les hommes de Madoui affronteront en quarts de finale à Rabat, le vainqueur de la première rencontre entre le Moghreb Tétouan (Maroc), qualifié en tant qu'organisateur, et Auckland City (Nouvelle Zélande), le champion de l'Océanie. En cas de qualification, chose qui reste dans les cordes des camarades de Younès, ces derniers seront confrontés à un dur morceau en demi-finale. Il s'agit du vainqueur de la Copa Libertadores, l'équipe argentine de San Lorenzo. Les Sétifiens feront tout pour atteindre ce cap et rivaliser avec les meilleurs clubs au monde. Une chose est sûre, l'équipe n'a plus rien à perdre et fera tout pour faire honneur au football national. L'ES Sétif est le sixième et dernier club qualifié à cette prestigieuse compétition mondiale des clubs après le Real Madrid (ESP), Auckland City, le Moghreb Tétouan, Cruz Azul Football (MEX), San Lorenzo (ARG) et les Wanderers Sydney (AUS). «Disputer une Coupe du monde, c'est un rêve de gosse qui devient réalité. Je suis un joueur comblé», a affirmé le gardien de but ententiste, Sofiane Khedaïria, qui reste l'un des artisans du succès de son équipe. Les Algériens savourent ce trophée qui constitue une éclaircie dans la grisaille du football national. Une première pour les clubs algériens depuis l'adoption de la nouvelle formule de compétition, qui devront prendre l'exemple sur cette équipe sétifienne. Ce succès permettra, ainsi, à l'Algérie via l'Entente d'être présente à la fête mondiale du football des clubs. Rendez-vous est, donc, pris pour le Maroc, du 10 au 20 décembre prochain. Djamel O. Le flop Une organisation défaillante L'Algérie, qui aspire à accueillir la CAN-2017, devra se mettre dès maintenant à réapprendre les bases de l'organisation d'une rencontre de football aux standards internationaux, car jusqu'ici les choses ne se passent pas forcément bien comme il le faut. D'ailleurs, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, n'a pas – encore une fois – apprécié le fait que la wilaya de Blida ait imprimé 400 invitations destinées à la fameuse tribune officielle qui a déjà fait l'objet de polémique lors des deux derniers matches de l'équipe nationale. Les 400 invitations ont été imprimées, selon nos sources, à l'insu de la FAF qui était chargée de l'organisation exclusive de cette finale retour. Le bras de fer entre Raouraoua et le wali de Blida va ainsi reprendre de plus belle, au moment où les choses semblaient rentrer dans l'ordre après l'intervention du ministre des Sports, après que le président de la FAF ait songé à programmer le dernier match contre l'Ethiopie au stade chahid Hamlaoui à Constantine. Même du côté des supporters, l'organisation n'a pas été à la hauteur puisque ces derniers ont été sérieusement malmenés à l'entrée et dans le pourtour du stade par les forces de l'ordre et les stadiers. D'ailleurs, on ne comprend pas comment que le stade a fait gradins combles (près de 40 000 spectateurs) alors que l'Opow Mustapha-Tchaker a mis en vente un nombre réduit de billets (22 000, dont 15 000 ont été pris par la direction de l'ESS et écoulés à Sétif). A. S-B La révélation Belameiri dans l'histoire L'Entente de Sétif a été sacrée championne d'Afrique hier au stade Mustapha-Tchaker de Blida face à l'AS Vita Club de Kinshasa (1 à 1, 2 à 2 à l'aller). Cette performance réalisée dans des conditions spécifiques pour un club, sommé au départ de ne pas participer à cette prestigieuse compétition par les instances du football national (FAF et LFP), a permis également au jeune El-Hedi Belameiri de terminer meilleur buteur de la compétition aux côtés de son adversaire d'un soir Firmin Mubele (AS Vita Club), du tunisien de l'Espérance de Tunis Haythem Jouini et du tanzanien des Young Africans FC avec 6 buts. Lors de cette double finale, Belameiri, préservé à l'aller n'a disputé que quelques minutes comme remplaçant à Kinshasa, avant de jouer 79 minutes hier, laissant sa place à Lamri, mais après avoir été derrière l'unique réalisation de l'Entente suite à un débordement sur le flanc droit et un centre vers le second poteau repris par Younès. A. S-B Le fait L'exception sétifienne Avec son sacre d'hier, sur la pelouse du stade Mustapha-Tchaker de Blida, l'Entente de Sétif rejoint la JSK au palmarès en remportant un second trophée dans la plus prestigieuse des compétitions africaines des clubs, mais demeure toutefois une exception. En effet, l'ESS est le premier club à avoir décroché un tel trophée alors qu'il évoluait en seconde division, c'était en 1988 face aux Nigérians d'Iwanyanwu. Comme il est le premier club algérien à pouvoir gagner cette coupe sous sa nouvelle formule de Ligue des champions. Et comme une exception ne vient jamais seule, l'Aigle noir sera également le premier club algérien à prendre part à une Coupe du monde des clubs dont la prochaine édition est prévue à partir du 10 décembre au Maroc. A. S-B Le classement L'Algérie à la 4e place lAvec le sacre de l'ESS, l'Algérie rejoint trois autres nations au classement avec le même nombre de consécrations, soit cinq : MCA (1976), JSK (1981 et 1990) et l'ESS (1988 et 2014). En effet, derrière l'Egypte qui écrase le classement avec 14 succès et cinq finales perdues, l'Algérie pointe derrière la RD Congo avec 5 succès et 6 finales perdues, le Maroc avec 5 trophées et 2 finales perdues et ex-æquo avec le Cameroun avec 5 sacres et une finale perdue (MC Oran en 1989 face au Raja Casablanca). Espérons que la victoire de l'Entente va ouvrir l'appétit à d'autres clubs algériens d'inscrire leurs noms au socle de ce trophée, vu que les ambitions ne manquent pas pour certains comme l'USMA, la JSK et le MCA qui rêve de remporter le titre avant son centième anniversaire en 2021. A. S-B Le parcours Une seule défaite pour l'Aigle noir l Pour le président Hassan Hammar, le vrai tournant de cette compétition fut le match nul concédé à Sétif face à l'ES Tunis (2-2), qui aurait provoqué le déclic. Lors de son parcours, le représentant algérien n'a d'ailleurs perdu qu'un seul match, celui du retour face au TP Mazembe, mais qui l'a qualifié en finale (2-1 et 2-3). En 14 rencontres, après le forfait des gambiens de Steve Beko au tour préliminaire, les hommes de Madoui affichent un bilan reluisant avec 6 victoires, 6 matchs nuls et une défaite, 23 buts inscrits et 13 encaissés. Avec un effectif remanié à l'intersaison, après le départ de plusieurs joueurs cadres (Gourmi, Nadji, Karaoui, Ziti,...) et des éléments manquant cruellement d'expérience africaine, l'Entente a réussi à relever le défi et offrir à l'Algérie son premier sacre du genre (nouvelle formule), l'année d'une Coupe du monde où les Verts ont accédé au second tour. L'Algérie plane ainsi sur le continent et affiche ses ambitions pour l'avenir. A. S-B La joie Nuit blanche à Sétif l Au coup de sifflet final, l'arbitre du match, le Gambien Bakary Papa Gassama, ne se doutait peut-être pas qu'il venait de donner le signal de la plus grande explosion de joie jamais connue à Sétif. Jamais la capitale des Hauts-Plateaux n'a vécu une telle liesse populaire, aussi spontanée, aussi débridée, aussi folle. Une allégresse qui ne peut être mesurée qu'à l'angoisse qui étreignit, durant les 90 minutes les poitrines de centaines de milliers de supporters sétifiens, au stade Tchaker, devant leur poste de télévision ou encore devant les trois écrans géants installés au centre de Sétif. C'est sans doute ce qui explique que vers 21h30, toute la ville se trouva envahie par un véritable «tsunami» noir et blanc, aux couleurs de l'ESS. Des dizaines de milliers de supporters, jeunes et moins jeunes ont donné libre cours à leur joie. Sétif a vécu une nuit unique dans ses annales et surtout inoubliable.