Image ■ Le Mouloudia d'Alger est entrain de vivre l'une de ses sombres pages d'histoire, que ce soit sur le plan sportif ou sur le plan managérial. Il y a quatre jours seulement, le désormais ex-président du conseil d'administration de la SSA/Le Doyen, Hadj Taleb déclarait sur la presse : ‘'Je ne quitte pas le club dans ces moments difficiles''. Une annonce faite à l'issue de la réunion des actionnaires où il aurait, selon certaines indiscrétions, déposé sa démission. Mais voilà que l'on annonce son départ et son remplacement par Abdelkrim Raïssi qui n'est autre que le cinquième président du club en l'espace de deux ans, soit depuis la reprise en main du MCA par la Sonatrach qui détient, rappelons-le, 77,3% du capital du club, le reste étant détenu par le CSA/MCA et un actionnaire Kamel Longar. En effet, après Amrouche, Boumela, Yaïci (juste pour un intérim) et Hadj Taleb, voici le tour d'Abdelkrim Raïssi, un autre cadre de la société pétrolière et récemment membre du conseil d'administration qui est désigné à la tête de l'un des clubs les plus populaires et les plus prestigieux du pays. ‘'Lui, au moins, est Mouloudéen'', dira dépité un ancien dirigeant du club qui trouve que cette instabilité qui caractérise le club depuis sa reprise par Sonatrach, est en elle-même un signe d'échec. Cinq présidents en l'espace de cinq ans, et ce n'est pas fini, dirons certains, est un sérieux aveu d'incapacité pour ne pas dire d'incompétence à trouver l'homme idoine qui prendrait sérieusement les rênes d'un aussi grand club comme le Mouloudia. Quand sous d'autres cieux, de grands clubs passent par les élections, cas du Real ou du Barça – et excusez la comparaison- voir même dans nos clubs amateurs, la Sonatrach préfère le mode ‘'désignation''. Aujourd'hui, c'est Amr demain c'est Zaïd, et la roue tourne. A ce rythme, n'importe quel quidam peut se retrouver par la magie d'une décision président, comme le furent des personnalités comme Aouf, Balamane, Drif, Boumdal ou Djouad. A quoi joue la Sonatrach et comment se passe la gestion au MCA ? Deux questions qui méritent d'être posées, et pour lesquelles on ne compte pas avoir de réponses, tellement les choses sont confuses et obscures mêmes. Les enfants du club, qui passent leur temps à s'entredéchirer, sont tout naturellement écartés, au détriment de fonctionnaires qui ne rendent aucun compte sur leur gestion et qui sautent comme des fusibles à la moindre secousse. Des anonymes qui se trouvent du jour au lendemain au devant de la scène médiatique, dans un costume qui les dépasse largement. L'argent coule à flots, les joueurs sont super gâtés par des salaires exorbitants et font la loi dans le vestiaire. Ceux qui tournent autour se sucrent sans problème, qu'ils soient coordinateurs, directeurs généraux ou managers, voire même journalistes ou membres de comité de supporters, chacun a droit à sa part de verre de lait de la vache à traire qu'est Sonatrach. Les épisodes Lavatsa et Bini, les deux joueurs clowns passés l'année dernière par le club, ou bien le cas Hadj Aïssa, sont là pour rappeler la triste réalité d'une gestion douteuse des affaires du Mouloudia. On s'arrêtera là, car il y a de quoi faire une thèse sur le dossier MCA et ses ramifications, et ce depuis bien longtemps. Certains analystes iront loin en affirmant qu'un club comme le MCA, qui possède une base populaire très forte et très large, ne doit pas être au diapason par les temps politiques qui courent. Un Mouloudia qui mobilise les foules, ce n'est pas bon. A méditer. En attendant, le club SDF de la Ligue 1, devra cravacher fort pour se sortir du trou avec un budget qui frôle les 80 milliards de centimes, dont 80% représentent la masse salariale pour zéro investissement pour le moment.