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Histoires vraies
La voisine 3e partie et fin
Publié dans Info Soir le 22 - 09 - 2004

Résumé de la 2e partie Chercher son enfant que les vicissitudes de la vie ont contraint Josette à abandonner est devenu pour la mère une obsession?
Pourtant, Mme Bernard ne renonce pas. Au contraire, elle s'acharne. Il faut qu'elle avoue, un jour, la vérité à sa fille, elle finira bien par trouver le moment, le climat propice, mais elle ne mourra pas sans le dire. Et un jour, c'est l'illumination : un appartement est libre en face du sien, sur le même palier. Il serait très bien pour un jeune couple, même avec un ou deux enfants ! Elle arrive à persuader sa fille, devenue Mme Josette Dandreau, de prendre cet appartement.
La voilà devenue voisine de palier de sa fille ; c'est un progrès. Elle trouvera un jour l'occasion de tout lui dire en étant si proche. Mais, au contraire, cela devient de moins en moins possible et les années passent. Josette Dandreau a d'abord une petite fille, puis un petit garçon. La brave Mme Bernard, la voisine de palier, est toujours là pour l'aider, elle est même devenue indispensable, elle rend tous les services qu'elle peut, elle va la voir à la clinique, puis elle garde les enfants chaque fois que sa fille en a besoin. Cette fille à qui elle n'ose toujours pas dire : «Mais je fais tout cela parce que je suis ta mère, et ce sont mes petits-enfants que tu me donnes à garder !»
Comment le pourrait-t-elle, alors que, sans arrêt, Josette la bloque avec des réflexions du genre : «Quand je vois mes enfants et quand je pense que ma mère m'a abandonnée, je ne sais pas si elle est encore vivante, mais il vaut mieux que je ne le sache pas, je lui dirais ce que je pense d'elle !»
La brave Mme Bernard tente parfois d'adoucir un peu cette haine à l'état brut : «Vous savez, il ne faut pas juger, c'était sûrement une fille-mère et, à l'époque, c'était la honte.»
Mais Josette, chaque fois, coupe cette indulgence d'un coup de poignard : «Même les animaux n'abandonnent pas leurs petits.» Et son visage refIète alors un mépris tellement ancien, tellement incrusté dans son visage depuis l'enfance que Mme Bernard reste Mme Bernard.
A Noël, comme la brave Mme Bernard apporte les cadeaux des enfants, Josette dit : «Quand je pense que si ma mère avait été un être humain normal elle pourrait être là, avec nous, à gâter les enfants. Pour qu'une mère abandonne son enfant, il faut que ce soit moins qu'une bête !»
Ce soir-là, Mme Bernard perd espoir ; chaque fois que sa fille parle ainsi, c'est comme si elle la tuait. Elle est maintenant prisonnière de son personnage de voisine. Et plus le temps passe, plus elle se dit qu'il faudrait tout dire, et moins elle ose !
Ainsi jusqu'en 1968, jusqu'au 17 février 1968 ! Ce jour-là, la brave Mme Bernard, la voisine de Mme Dandreau, est renversée par une moto sur un passage clouté. Elle est tuée sur le coup, à l'âge de quarante-huit ans. Le soir même, attristée, émue, Josette Dandreau vient veiller son amie, sa voisine de palier, sur son lit de mort. C'est la moindre des choses.
Le mari est là, ce brave homme pourtant, n'a rien à voir, mais qui est au courant de toute l?histoire. Il pleure sur sa propre peine et sur celle de sa femme. Mais il ne dit pas à cette jeune femme «qui» elle est en train de veiller. Sa mère, qui a mille fois voulu lui parler, se faire un peu comprendre, sinon pardonner et qui ne pourra jamais plus.
C'est le lendemain que Josette Dandreau ressent un curieux choc en lisant l'avis de décès dans le journal : «Mme Josette Bernard, née Coudron.»
Sa voisine avait donc le même prénom et le même nom de jeune file qu'elle ? Pendant qu'on descend le cercueil dans l'escalier, Josette regarde sans un mot, hésite, puis retient un instant le brave M. Bernard en lui posant simplement la main sur le bras. Elle se sent ridicule et bouleversée, stupide et apeurée... Dans l'autre main, elle a froissé l'avis de décès qu'elle a découpé dans le journal, qu?elle a lu et relu cent fois avant d'être sûre... Elle le montre à M. Bernard en l'interrogeant d'un regard. Il la fixe une demi-seconde, il a un simple hochement de la tête en baissant les yeux, qui veut dire oui, et il lui fait signe : «Passez devant.»


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