La galère n?en finit pas pour les milliers d?insuffisants rénaux en Algérie. Les donneurs vivants ne se bousculent pas et le prélèvement sur des cadavres reste impraticable «en raison notamment d?une mauvaise organisation». Le traitement de l?Insuffisance rénale chronique terminale (Irct) consomme 2,5 % du budget du ministère de la Santé. Le développement des structures de dialyse a connu un essor important avec la réalisation de 150 centres fonctionnels, traitant 6 000 patients, ont indiqué des spécialistes et des responsables du secteur lors de la journée d?étude sur la greffe rénale, organisée, hier, au siège du ministère. Le ministre de la Santé, Amar Tou a, dans son intervention d?ouverture, souligné l?importance de la création d?autres structures spécialisées notamment dans les régions de l?intérieur et du Sud du pays où des patients décèdent faute de prise en charge thérapeutique.L?incidence des 3 000 nouveaux cas enregistrés annuellement reste sous- estimée, car elle ne comptabilise que le nombre de patients traités au niveau des centres hospitalo-universitaires concentrés autour d?Alger, a affirmé le docteur Saïdi dans son exposé intitulé «Diététique du transplanté rénal», ajoutant que «la possibilité de prélèvement sur le cadavre, seul espoir pour sauver les patients qui n?ont pas de donneurs vivants apparentés, reste impraticable malgré les dispositions législatives très favorables et dépend beaucoup plus d?une mauvaise organisation, que des problèmes éthiques liés au don d?organe». Pour sa part, le Dr Rayane a présenté un exposé portant sur la nécessité d?élaborer un programme national de prévention de l?insuffisance rénale en vue de diminuer le coût excessif de la prise en charge thérapeutique estimé à 20 milliards de dinars par an. «Il s?agit notamment de la prévention des néphropathies liées à l?environnement et à la grossesse pour soigner la maladie avant sa complication», a-t-il expliqué. La journée d?étude a connu également l?intervention des représentants du ministère des Affaires religieuses sur le thème «L?Islam et le don d?organes». «La religion musulmane a toujours favorisé ce genre d?intervention et a plaidé pour une entraide même vis-à-vis des non-musulmans», est-il expliqué. Amar Tou a, à la clôture de la rencontre, réitéré la détermination de son département quant à la prise en charge des patients et l?encouragement de la création des centres privés spécialisés pour pallier le manque enregistré dans les structures du traitement des maladies de l?insuffisance rénale chronique. Depuis 1986 l La première transplantation rénale en Algérie a eu lieu, le 14 juin 1986, au CHU d?Alger-Centre. Une dame de Biskra , Mme Gacem, âgée de 56 ans, a donné un de ses reins à son fils Mohamed, 23 ans, en danger de mort. Le patient a, par la suite, repris une vie normale, un seul rein étant en mesure de filtrer le sang. En revanche, la tentative de transplantation à partir d?un cadavre qui s?est déroulée en 2002 à l?UHS Deksi à Constantine, a échoué. Les deux personnes greffées sont décédées par la suite.