Un homme de 57 ans, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir étranglé sa femme en 1990, réclame, depuis des années, à l'administration pénitentiaire du Massachusetts (Etats-Unis) de lui permettre de changer de sexe. En 2002, un juge a reconnu, multiples expertises à l'appui, que le criminel souffrait d'un trouble de l'identité sexuelle et devait bénéficier des traitements que la médecine propose, y compris une opération. Un an plus tard, l'administration pénitentiaire a commencé à lui fournir un traitement hormonal, des séances d'épilation au laser du visage et du torse, ainsi que les vêtements et le maquillage fournis aux femmes détenues. Mais l'administration estime avoir atteint un statu quo conforme au niveau de soins qu'elle se doit de fournir aux détenus, aux frais du contribuable : le coupable dispose d'une cellule individuelle, son état dépressif s'est amélioré, il a trouvé un certain équilibre auprès du personnel pénitentiaire et de ses codétenus. De plus, l'administration ne saurait pas où le placer après son opération, dont le détenu lui-même estime le coût à 100 000 dollars: dans une prison pour hommes comme pour femmes, sa sécurité ne serait pas assurée. Le prisonnier a déposé un nouveau recours pour «indifférence délibérée à une nécessité médicale grave», dans l'espoir de voir le même juge ordonner à l'administration pénitentiaire d'organiser et de financer l'opération que le service médical de la prison recommande.