Énigme n L'Iran a proposé des «négociations sérieuses» aux grandes puissances, sans donner de réponse à leur demande pressante de suspendre son enrichissement d'uranium, sous peine de sanctions. La réponse donnée par l'Iran se montrant prêt à discuter avec les grandes puissances sur son programme nucléaire controversé nécessite une «analyse détaillée et prudente», a estimé Javier Solana, haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure. Le Haut représentant de l'UE ne précise, toutefois, pas le contenu de la réponse iranienne. Il souligne simplement que le document est «long et, par conséquent, nécessite une analyse détaillée et prudente». Washington restait, cependant, déterminé à demander à l'ONU des sanctions contre Téhéran, ce qui pourrait conduire à diviser les Occidentaux, soulignent des analystes. Les Etats-Unis ont, d'ailleurs, averti, hier, mardi, qu'ils agiraient rapidement pour faire adopter au Conseil de sécurité des sanctions économiques contre l'Iran si sa réponse à l'offre n'était pas satisfaisante. La Russie a indiqué, pour sa part, ce mercredi matin, qu'il fallait «comprendre les subtilités et trouver les éléments constructifs» dans la réponse faite la veille par l'Iran. «Et si ces éléments existent, il faut décider s'il est possible de continuer à travailler avec Téhéran sur la base de la proposition des six grandes puissances», a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. De son côté, la France étudie la réponse jugée «complexe» de l'Iran, a affirmé également, ce mercredi matin, le chef de la diplomatie française Philippe Douste-Blazy. «J'ai vu que certaines autorités iraniennes disaient qu'elles voulaient négocier», a relevé Douste-Blazy. «On préfère lire le document et puis, d'ici à quelques jours, avec nos partenaires européens, américains, russes et chinois, nous dirons ce que nous en pensons et ce que nous ferons au Conseil de sécurité des Nations unies», a-t-il souligné. Le Conseil de sécurité a donné jusqu'au 31 août à l'Iran pour cesser ses activités d'enrichissement d'uranium, faute de quoi il envisagera des sanctions. La Chine a indiqué, elle aussi, étudier la réponse donnée, hier, mardi, par l'Iran à l'offre faite, il y a deux mois et demi, par les grandes puissances, tout en appelant Téhéran à adopter une attitude constructive. «La Chine est en train d'étudier avec soin la réponse», a indiqué dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères qui espère que l'Iran prendra en compte sérieusement les inquiétudes de la communauté internationale et adoptera les mesures constructives nécessaires. Il convient de souligner enfin, que la plupart des observateurs s'attendaient à une réponse ambiguë de l'Iran. Selon eux, «les Iraniens vont probablement accepter des négociations qui pourraient conduire au moins à une suspension temporaire, mais n'accepteront pas que la suspension soit une condition de départ des négociations», a expliqué Trita Parsi, un expert auteur d'un livre sur les Etats-Unis, l'Iran et Israël.