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Une ville, une histoire
Dialogue avec les morts (16e partie)
Publié dans Info Soir le 30 - 11 - 2006

Résumé de la 15e partie n L'asensu ou dialogue avec les morts prend ses racines dans l'incubation, pratique attestée dans l'Antiquité méditerranéenne.
En Kabylie, l'asensi se pratique (ou se pratiquait, le rite ayant tendance à disparaître) le troisième jour du décès, quand la tombe est encore fraîche, ou alors le quarantième jour, qui clôt le séjour du mort sur terre. Selon une croyance ancienne, en effet, le mort ne se sépare du monde des vivants qu'en ce jour : c'est pourquoi des prières et un repas funèbre sont alors organisés.
Mais le rite se pratique également en dehors de ces commémorations, à la demande de la famille du défunt. Il s'agit, selon les cas, d'interroger le mort sur un problème familial (partage de l'héritage par exemple), le règlement d'un conflit ou alors un conseil à donner...
Le rite le plus courant – et sans doute aussi le plus archaïque — consiste à aller passer la nuit sur la tombe du défunt. En principe, n'importe quelle femme qui a le courage de dormir dans un cimetière peut le faire, mais on préfère recourir aux services d'une «spécialiste» : timsensit en Kabylie, biyyata ailleurs.
En général, les femmes qui décident d'un asensi agissent en grand secret, parce que la pratique est condamnée par les religieux ou tout simplement les gens pieux qui y voient du chirk, c'est-à-dire le fait d'associer à Dieu des forces occultes. Signalons quand même que le rite est largement islamisé puisque l'opératrice invoque le nom de Dieu et celui du Prophète Mohammed.
L'opératrice se rend seule, de nuit, au cimetière et va directement sur la tombe du mort, à côté de laquelle elle s'accroupit, recroquevillée sur elle-même, pensant au défunt et répétant les questions qu'elle lui a préparées.
Les psychologues parleront d'une mise en condition, voire d'autosuggestion : le mort ne manque jamais, du moins c'est ce que disent les timsensiyin, d'apparaître dans le rêve, comme autrefois Esculape dans les temples païens.
Le défunt ne répond pas seulement aux questions qu'on veut lui poser, il formule aussi des remarques ou fait des reproches à ses proches. Reproche du genre : «Dis à ma mère (ou à ma femme) de cesser de me pleurer, ses larmes inondent ma tombe et me brûlent !», ou alors : «Pourquoi ne me rend-on pas visite le vendredi ou les jours de fête ? Je me sens si seul dans ma tombe !» Parfois, le mort parle de choses, révèle des secrets auxquels on ne s'attendait pas : «Je dois telle somme à untel, remboursez-la lui !», ou : «Un jour, j'ai rompu volontairement le jeûne du ramadan, il faut soit faire le jeûne expiatoire pour moi, soit verser une aumône aux pauvres», etc.
Il y a encore un rite plus simple, sans l'obligation macabre et redoutée de passer la nuit au cimetière : c'est de dormir avec, sous l'oreiller, un objet ou un vêtement ayant été porté par le mort.
Les vêtements des morts, croit-on, surtout quand le décès est récent, sont tout imprégnés du souvenir du défunt, et on dit même que son âme tourne autour. C'est pour cela qu'on s'en débarrasse rapidement en les donnant aux pauvres.
Dans la nuit, le mort apparaît en rêve et on peut alors lui poser des questions. Les réponses sont parfois claires, mais parfois elles sont voilées et il faut recourir à un interprète pour les déchiffrer. (à suivre...)


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