Sous le bitume et les tours, le sous-sol de Shanghai recèle une seconde ville faite de transports, de centres commerciaux, de lieux secrets et bientôt de jardins. Etals d'accessoires dernier cri, boutiques de vêtements en tout genre, coiffeur et même cafés, toute une vie s'anime autour des voyageurs en transit qui passe d'une ligne de tramway à l'autre. Dans ce dédale, les sous-sols du Musée de l'Urbanisme abritent une reproduction kitsch d'une ruelle de Shanghai des années 1930, avec quelques affiches noir et blanc et un tramway de carton pâte pour recréer une ambiance rétro. Le métro compte déjà 240 kilomètres de réseau, qui devrait atteindre 400 km en 2010. D'ici deux ans, 500 kilomètres de route courront sous la surface de la plus grande métropole chinoise. Les tunnels construits pour laisser passer les conduits de gaz, d'eau et les câbles électriques s'étendent eux sur plus de 11 kilomètres. Face au développement de la ville et au manque de place, la municipalité a conçu un plan de développement de ses sous-sols dès 2003. Les balades sous l'asphalte ne sont pas des plus vertes. L'air n'y est pas pur. Une atmosphère qui ne sied pas au thème de l'Exposition universelle de 2010 «Meilleure ville, meilleure vie». La ville a donc décidé de verdir ses sous-sols. D'ici deux ans, plusieurs centaines de mètres carrés d'espaces verts devraient être aménagés. Une université a été chargée de mettre au point des systèmes d'arrosage et de luminosité adéquats pour la culture des plantes. Un obstacle pourrait se dresser devant le développement souterrain : Shanghai s'enfonce déjà de 1,5 centimètre par an.