Les relations économiques algéro-françaises et le partenariat entre les deux pays ont été au centre de la conférence-débat «Algérie à l'horizon 2030 : enjeux et perspectives», organisée à Paris par l'Association Club Algérie XXI, en partenariat avec l'association Panthéon-Sorbonne Monde Arabe. Cette rencontre a permis aux participants d'échanger leurs points de vue sur les relations économiques et politiques entre les deux rives. Le délégué général de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed), Jean-Louis Guigou, a cité à l'occasion l'exemple de l'Union pour la Méditerranée (UPM), une idée lancée en 2008, mais qui peine encore à avancer. Il estime, dans ce sens, qu'il ne saurait y avoir d'Union pour la Méditerranée sans le couple franco-algérien. Pour lui, le «couple franco-algérien est à la Méditerranée ce que le couple franco-allemand est à l'Europe». «Si on ne déploie pas (davantage) notre relation de confiance avec les Algériens, il n'y aura jamais d'Union pour la Méditerranée», a-t-il soutenu. Le conférencier, rappelant un pan de l'histoire de l'Europe, fera remarquer que la relation France-Algérie «n'est pas banale, mais énorme». Il rappelle ainsi le retour des «grandes régions» dont l'Europe, le Mercosur, et surtout l'Asie. Concrètement, pour Jean-Louis Guigou, il faut désormais se «méfier» des accords de libre-échange avec l'Europe et sortir du commerce vers la coproduction. «On ne doit plus avoir des relations vendeur-acheteur, mais plutôt des relations entre partenaires», a-t-il recommandé. Ce dernier point a été au cœur de l'intervention de l'avocat aux Barreaux de Paris et d'Alger, Me Chems-Eddine Hafiz. Durant son intervention il mettra en exergue la «générosité» du Code des investissements de 2001 qui n'a servi, au final, qu'à la multiplication «d'abus, des escroqueries, des affaires soumises aux juridictions algériennes, parce que de nombreuses entreprises sont venues en Algérie pour gagner de l'argent, essayer de dilapider de manière éhontée l'économie nationale». Mais cette réglementation a été modifiée en 2009 dans le cadre de la loi de Finances complémentaire et l'avènement de la règle 51/49. Le conférencier, qui a défendu cette mesure, a tenu toutefois à rappeler que l'Algérie «n'a pas innové» dans ce domaine et qu'invoquer cette règle du 51/49 «n'est parfois qu'un prétexte pour dire que le marché algérien n'est pas attractif». Globalement, pour le consul général d'Algérie à Paris, Rachid Ouali, la seule option capable de relancer et booster les relations entre les deux pays reste la co-localisation des partenariats, rappelant que la dernière visite de François Hollande a permis de «dépasser de nombreux contentieux et de signer des accords de coopération» entre les deux pays. Signalons, enfin, que le Club Algérie XXI, organisateur de l'événement, se veut être un espace de réflexion pour la communauté algérienne à l'étranger, en initiant notamment des conférences, débats et tout autre événement ayant trait aux perspectives de développement du pays face aux enjeux du 21e siècle et ses nouveaux défis. S. B./APS