Le Conseil de sécurité se réunit dans quelques jours pour proroger le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). Une occasion pour les Sahraouis, tout autant que les ONG des droits de l'Homme, d'appeler à élargir les prérogatives de la mission onusienne. Chargée initialement de veiller à réunir les conditions idoines pour organiser le référendum d'autodétermination, la Minurso, comme le souhaitent un certain nombre de pays et d'organismes, devrait également veiller au respect des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés. Des territoires où l'occupant ne s'encombre nullement du respect des droits des Sahraouis. Chose qui a incité la présidente de l'ONG américaine «Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'Homme» (RFKennedy Center), Mme Kerry Kennedy, a exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU à recommander dans sa prochaine résolution sur le Sahara occidental l'introduction du mécanisme de surveillance des droits de l'Homme au sein de la Minurso. Dans une lettre adressée jeudi à l'ensemble des membres du Conseil de sécurité, Mme Kennedy a affirmé que les rapports périodiques sur le Sahara occidental établis par l'ONG qu'elle préside indiquent que le Maroc «continue, jusqu'à ce jour, à violer systématiquement les droits fondamentaux du peuple sahraoui, alors que seul un mécanisme de surveillance permanent et indépendant pourrait garantir la responsabilisation pour ces violations». La lettre de Mme Kennedy, comme on le sait, intervient quelques jours avant la réunion du Conseil de sécurité, prévue pour le 29 avril en cours, pour voter un projet de résolution sur le Sahara occidental, dont la prorogation du mandat de la Minurso jusqu'au 30 avril 2015. Regrettant que ce projet de résolution ne prévoit pas de mécanisme de surveillance des droits de l'Homme du peuple sahraoui, Mme Kennedy a saisi cette brèche pour demander à cet organe de décision de l'ONU de modifier ce projet de document en y incluant ce mécanisme, qui lui fait défaut rappelant, par la même, que la Minurso est la seule mission onusienne de maintien de la paix qui demeure privée de la prérogative de surveillance des droits de l'Homme. Mme Kennedy expliquera, dans ce sillage, que la mise en place du mécanisme de surveillance des droits de l'Homme «est la meilleure façon de s'assurer que les droits du peuple sahraoui soient protégés tandis que les deux parties au conflit continueront de chercher une solution politique» à la question sahraouie. Chose qui l'amènera à constater que s'il n'y a pas suffisamment de soutien par certains membres du Conseil de sécurité à un mandat de surveillance des droits de l'Homme au sein de la Minurso, il est impératif, toutefois, que la résolution contienne des termes qui reflètent l'inquiétude croissante de la communauté internationale concernant les violations de ces droits au Sahara occidental, et qu'elle prévoit, en outre, un mécanisme de suivi et d'établissement de rapports sur les droits de l'Homme d'une manière continue. Dans son rapport adressé au Conseil de sécurité en début du mois, le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a tenu à relever la nécessité d'une «surveillance durable, indépendante et impartiale des droits de l'Homme» du peuple sahraoui. Il a également affirmé que le dossier du Sahara occidental est un problème de décolonisation figurant dans la liste des territoires non autonomes depuis 1963 et que les efforts entrepris par l'ONU grâce à son Envoyé personnel pour le Sahara occidental, à son Représentant spécial et à la Minurso resteront «extrêmement utiles jusqu'à l'instauration du statut définitif» des territoires sahraouis annexés par le Maroc en 1975. La fameuse marche verte a permis au Maroc de prendre possession d'un territoire qui a été sous occupation espagnole jusqu'à cette date. M. S./APS