Merzak Meneceur Instaurée en 2005 par le maire de l'époque, Bertrand Delanoë, la célébration du nouvel an amazigh est perpétuée par la nouvelle première magistrate de la capitale française, Anne Hidalgo, en association avec Berbère TV que dirige son président-fondateur Mohamed Saadi. Lundi soir dernier, la grande salle des fêtes de la mairie a été le théâtre de cette célébration avec la participation de quelques centaines de personnes, du simple citoyen aux artistes de renoms dont l'auteur-compositeur Kamel Hamadi et le chanteur Idir. Une grande ambiance dans un esprit de fête a régné tout au long de la célébration de l'an 2965 du calendrier amazigh. Mais les évènements tragiques qu'a connus Paris la semaine dernière et la réplique populaire historique de dimanche ne pouvaient être évacués ou banalisés. «Ce soir, mais aussi demain, et dans les jours et les mois qui viennent, nous devrons perpétuer le message d'unité et de fraternité universelle qui s'est si magnifiquement exprimé dans le cœur de la France, à Paris», a déclaré Anne Hidalgo qui a rendu un hommage à Mustapha Ourad, le correcteur de Charlie Hebdo tué dans le massacre perpétré par les frères Kouachi. La Maire de Paris n'a pas manqué de reconnaître combien sa ville «sait ce qu'elle doit» à «la diversité culturelle et sociale» des berbères avant d'annoncer que «le projet de création d'un centre des cultures berbères progresse». «Deux parcelles sont d'ores et déjà réservées dans le Grand Projet de renouvellement urbain de la porte de Vincennes, dans le but d'inscrire cet équipement culturel dans le paysage parisien», a-t-elle précisé. Dans sa courte intervention, le président de Berbère TV a rendu hommage aux victimes des tous récents actes terroristes de Paris en rappelant combien l'Algérie a payé le prix fort avec les assassinats de nombre de ses fils, citant Tahar Djaout, Saïd Mekbel et Maâtoub Lounès. «Nous sommes porteur d'espérances, il faut croire à la République, à la laïcité», a souligné l'orateur avant de passer la parole à Idir qui a rendu un hommage à Mustapha Ourad originaire du même village kabyle que lui, Ath Yenni. Côté festif, la célébration du nouvel an amazigh a commencé avec un groupe d'Idhabalènes qui a joué quelques morceaux de la musique traditionnelle kabyle, suivi par un défilé de mode de tenues modernes inspirées de la tradition vestimentaire. Après les prises de parole, plusieurs orchestres kabyles, mais aussi du Maroc et de Libye, ont animé la soirée au grand bonheur de l'assistance, avant que celle-ci soit invitée à partager un buffet dînatoire. M. M.