La mort, atroce et violente, rode constamment sur nos routes. Un terrible accident de circulation sur l'autoroute est-ouest a fait, hier, quatre morts et quatre blessés graves dans la wilaya de Aïn Defla. Le sinistre a causé l'explosion d'un camion-citerne transportant de l'essence et le télescopage de six véhicules légers. Avant-hier, à Bordj Bou-Arréridj, une autre collision automobile s'est également soldée par le décès de quatre personnes et la blessure de quatre autres. Le jeudi dernier à Naâma, ce sont 13 passagers d'un minibus qui ont été écrabouillés par un camion semi-remorque. Chaque jour que Dieu fait, le sang coule à flots sur l'asphalte. Rien qu'au cours du mois janvier, le bilan macabre s'est établi à 43 morts et 1 355 blessés, selon les chiffres de la Protection civile qui ont dénombré 1 097 accidents. En plus des grandes pertes humaines, les dégâts matériels sont aussi énormes. Des milliers de vies, 4 500 en moyenne, sont annuellement fauchées. On en parle en vain, depuis des lustres, comme d'une virulente épidémie. Les multiples campagnes de sensibilisation n'ont rien changé à cette tragédie. L'état des routes et celui des véhicules ont été nettement améliorés. Mais, le nombre de morts ne cesse d'augmenter. Le port obligatoire de la ceinture de sécurité, le contrôle technique systématique des véhicules et le retrait du permis de conduire contre les fautifs n'ont pas atténué, non plus, de l'ampleur croissante de l'hécatombe. La qualité de la formation dans les auto-écoles ? L'inconscience des automobilistes ? Un manque de fermeté des brigades (gendarmerie et police) routières ? La défaillance humaine est clairement évoquée dans 95% des cas. Que faire ? Quoi qu'on dise, on est certain que cette spirale meurtrière ira crescendo. Une fatalité ? En tout cas, cela en a tout l'air. Il ne nous reste visiblement qu'à recommander prudence, patience et self-control aux usagers. On doit tous réapprendre à sacraliser la vie et à la protéger. Des conseils de grand-mère qui nous manquent tant par ces temps terrifiants où la mort s'est banalisée. Les écrans (cellulaire, PC, TV) ne nous montrent que cela à longueur de journée. C'est à croire qu'on s'est finalement accommodé de cette horrible image de cadavres entassés partout. Et pourtant, la vie reste toujours belle pour ceux qui savent la regarder. C'est ce bon regard qu'il convient peut-être de cultiver… Produire de l'espoir est, sans aucun doute, le besoin le plus pressant des sociétés modernes… K. A.